Chaque mois, le médiateur de l’Autorité des marchés financiers (AMF) décrypte un cas pratique de médiation et les leçons concrètes qu’on peut en tirer. Ce mois-ci (1er juin 2022)
Successions : un délai anormal d’exécution peut s’avérer parfois profitable
Comme évoqué dans un précédent dossier de mars 2020, lorsque le titulaire d’un PEA décède, l’établissement doit immédiatement clôturer le PEA du défunt et transférer les titres qui y étaient logés sur un compte-titres succession, dans l’attente des instructions des héritiers. Ces derniers peuvent choisir de conserver les titres ou bien préférer les vendre. Or, dans le cas où les héritiers décident de vendre les titres, les délais de traitement de leurs instructions sont fréquemment l’objet de litige, eu égard aux écarts de valorisation susceptibles d’en résulter. Toutefois, ainsi que l’illustre le dossier que je vous présente ce mois-ci, un long délai de traitement, bien qu’anormal, peut s’avérer profitable aux héritiers.
Les faits
Début septembre 2020, Madame A intervenant en qualité d’héritière de son défunt père, Monsieur A, a demandé par courrier accompagné de l’acte de décès et des coordonnées du notaire en charge de la succession, la vente des titres détenus dans le PEA de son père, ouvert dans les livres de l’établissement X.
Sa demande étant restée sans suite, Madame A a fait parvenir une lettre de réclamation auprès de l’établissement X afin de pouvoir récupérer les fonds issus de la vente des titres.
Le notaire concerné a également, à son tour, envoyé plusieurs recommandés et échangé un nombre important d’e-mails avec l’établissement X, qui lui a réclamé certains documents pourtant déjà dûment fournis.
Ce n’est que le 26 juillet 2021 que l’établissement X a informé Madame A de ce que les titres étaient en cours de vente puis, après une relance en septembre, que le PEA était en cours de clôture.
Toutefois, le virement, émis le 18 novembre 2021, mentionné dans la réponse de l’établissement X, ne l’a pas été auprès du notaire en charge de la succession, mais, par erreur, auprès d’un autre office notarial qui l’a rejeté.
Or, la demande d’obtempérer du notaire en charge de la succession auprès de l’établissement X est restée sans réponse.
Fin décembre 2021, Madame A a alors sollicité mon intervention afin que soit effectué le transfert des fonds issus de la vente vers l’office notarial en charge de la succession de Monsieur A.
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