Closer est un magazine people de qualité. Dans l’univers de la presse people, c’est même probablement le meilleur, connu pour ses scoops pouvant avoir des retentissements politiques au-delà du microcosme des vedettes et starlettes de téléréalité. Chacun peut apprécier ou non ce type de littérature, mais c’est un genre journalistique qui se respecte, à condition évidemment de faire le tri car on y trouve aussi des tabloïdes de troisième zones et autres propagateurs de fausses nouvelles.
En l’occurrence, Closer est plutôt réputé pour la qualité de ses informations (issues d’enquêtes réalisées par des journalistes professionnels) et de sa réalisation (une maquette propre et des photos réalisées ou acquises dans le respect du photojournalisme).
Lecteur très occasionnel de Closer, j’ai voulu lire un de ses articles relayé le 12 juin 2019 par les médias sociaux au sujet d’une sordide affaire de spéculation immobilière impliquant une célébrité. Et là, en dessous dudit article, on tombe malheureusement sur une de ces maudites publicités pour des escroqueries à l’épargne qui pullulent sur Internet, y compris sur les sites d’organes de presse à la crédibilité par ailleurs reconnue.
Sans surprise, en cliquant sur cette publicité trompeuse, on est renvoyé vers un nouveau site Internet faisant plus ample promotion de cette supercherie.
Selon une technique de chasse aux épargnants crédules désormais bien huilée, le site d’accueil du lien publicitaire (landing page dans le jargon des pubars) n’est lui-même qu’un passage vers un second site destiné à collecter les coordonnées des pigeons.
Le problème de ces publicités est qu’elles font encore plus de ravages quand elles sont relayées par des organes de presse réputés crédibles et fiables, qu’il s’agisse de Closer ou de quotidiens et hebdomadaires nationaux d’information générale ou économique. Car malheureusement, l’industrie de l’escroquerie à l’épargne sur Internet (trading Forex, livret diamant, crypto arnaques et autres placements bidons) dispose d’une puissance financière démesurée (grâce à l’argent volé sans réelles charges d’exploitation) pour arroser copieusement tous les médias, y compris les chaînes de télé.
Certes, le site d’accueil sur lequel aboutissent indirectement les liens publicitaires ne constitue pas en lui-même la destination finale de l’escroquerie, puisqu’il ne collecte pas les coordonnées bancaires ou de CB de ses futures victimes. Mais il s’agit bel et bien d’un piège !
Collecter les coordonnées d’épargnants crédules qui les donnent en étant trompés par des arguments fallacieux et promesses illusoires n’est pas innocent. Car, comme Deontofi.com l’a souvent expliqué (notamment ici) :
« quand on a été assez naïf pour donner son téléphone à des escrocs faisant miroiter d’aussi grosses âneries, on est vraiment dans la cible des personnes vulnérables, à qui le premier démarcheur pourra faire avaler n’importe quoi pour lui soutirer, justement, ses précieuses coordonnées de carte bancaire. Voire bien plus, si l’escroc tombe sur une « pépite », par exemple un peu benêt ou personne âgée ne comprenant plus très bien ce qu’il se passe avec ces nouvelles technologies, dans ce monde où tout change si vite.»
Source ici
Il serait temps que les organes de presse « sérieux » arrêtent de relayer ces publicités trompeuses, par lesquelles ils se rendent tacitement complices de l’industrie des escroqueries à l’épargne sur Internet faisant des ravages incommensurables dans notre société.