Quelle est réellement la mobilité bancaire en France ? À quel rythme les Français changent-ils de banque ? (photo © GPouzin)

Quelle est réellement la mobilité bancaire en France ? À quel rythme les Français changent-ils de banque ? (photo © GPouzin)

Quelle est réellement la mobilité bancaire en France ? À quel rythme les Français changent-ils de banque ? Quelle est la part des clôtures de compte correspondant à un vrai changement de banque, par rapport aux décès ou changements de région dans un même réseau bancaire ? Quel est le profil type des Français qui changent vraiment de banque ?

Deontofi.com reproduit ci-dessous des réponses utiles à ces questions pour mieux appréhender la concurrence et la mobilité bancaire en France.

Extrait du rapport sur la « Portabilité du compte bancaire » réalisé par Inès Mercereau, magistrate à la Cour des comptes, en 2014.

Le niveau réel de la mobilité bancaire demeure un sujet de débat : de nombreux interlocuteurs s’interrogent sur sa signification faisant valoir pêle-mêle qu’il ne saurait y avoir un niveau optimal de mobilité, qu’un taux faible peut être le signe d’une satisfaction de la clientèle à la fois sur le prix et la qualité des services fournis, et qu’à l’inverse un taux élevé serait le signe d’une insatisfaction sur ces mêmes plans. Il n’en demeure pas moins qu’un faible taux de mobilité est le signe de l’existence de barrières à l’entrée sur le marché pour des acteurs de moindre envergure ou de petite taille, rendant la conquête de clients rentables difficile.
Considérée comme le rapport entre le nombre de comptes bancaires clôturés et le stock de comptes bancaires, elle est estimée dans la plupart des études à 8-10%. Les données fournies par l’administration fiscale semblent corroborer cette estimation mais elles ne font pas de distinction entre les comptes courants et les comptes d’épargne.
Au niveau européen, elle serait toutefois plus proche de celle constatée pour de grands services publics dans des secteurs depuis peu ouverts à la concurrence (électricité, gaz) ainsi que signalé par la commission européenne et repris dans le graphique ci-dessous ; celle-ci l’évalue à 7,7% (29)

Pour la banque de détail en France, ce taux de mobilité serait inférieur à celui traditionnellement affiché (8%). D’après les indications fournies par les établissements bancaires les clôtures de comptes bancaires de particuliers peuvent être estimées à environ 5 millions par an. Cette estimation repose néanmoins sur des données partielles et hétérogènes, donc fragiles. Ce faisant, elle comprend les changements de banque au sein des groupes décentralisés (31) qui sont des mobilités externes, les décès dont la banque a connaissance, les fermetures de comptes pour inactivité, ainsi que les clôtures de compte à l’initiative de la banque (y compris à la suite de contentieux). En excluant celles qui ne témoigneraient pas de la volonté du client de changer de banque, les clôtures de comptes annuelles issues d’une mobilité seraient supérieures à 3,5 millions et la mobilité bancaire qui en résulterait serait de l’ordre de 4,5% par an. Ce niveau est confirmé par la FBF (32).
Ce taux serait comparable à celui observé au Royaume-Uni. L’autorité de la concurrence britannique publie régulièrement ce type d’indicateurs et estime, pour les années 2011 et 2012 que le taux de mobilité des particuliers dans la banque de détail est de l’ordre de 3-4%, taux comparable à celui constaté dans la télévision numérique (5%) (33).

Le profil-type du client qui clôturerait un compte courant bancaire en France serait celui d’une personne «multi-multi » bancarisée, plutôt cataloguée en « CSP+ », dans une tranche d’âge correspondant à la trentaine, ayant une ancienneté faible dans la banque (inférieure à 7 ans), et procédant à une rationalisation de ses relations bancaires.

Notes: 29 http://ec.europa.eu/internal_market/finservices-retail/docs/inclusion/20130508-impact-assessment_en.pdf, Annexe IV, 7,7% pour le marché bancaire de détail pour les particuliers page 216
30 Source ARCEP, Tableau de bord concurrentiel Métropole: il est faible pour le post-payé (env. 4%) comparativement au prépayé (env. 18%)
31 Groupes coopératifs/mutualistes notamment, la clôture et l’ouverture d’un compte affectant à la fois le dénominateur et le numérateur
32 Lettre n°562 « Actualités bancaires » de la FBF de juin 2013 page 2
33 Ofcom, Consumer Switching Report, August 2013, taux très inférieur à celui qui peut être constaté en matière d’électricité ou de gaz (12-13%), ou de télécommunications (8-10%)

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