Dans le nord-est des Yvelines, Saint-Germain-en-Laye jouit d’un statut à part. Adossée à la forêt domaniale derrière la château qui vit grandir Louis XIII, avant qu’il ne fasse construire à Versailles le château agrandi par son héritier solaire, Saint-Germain a aussi hébergé Louis XIV et sa cour jusqu’à leur départ pour Versaillles, en 1682. Aujourd’hui, cette commune de 40 000 habitants est très recherchée par une clientèle aisée, notamment d’expatriés en transit ou de retour dans l’Hexagone, en raison de son cadre de vie, de sa proximité avec Paris, à trente minutes par le RER A, et La Défense (17 minutes), et de son lycée international où les enfants de hauts dirigeants peuvent poursuivre des cursus variés.
Revers de cette attractivité, le marché y est très déséquilibré, surtout dans les environs du château et du terminus du RER A, où les biens à vendre sont plus rares que les acheteurs, et les prix proches de ceux de Paris. « C’est un micro marché où les biens partent à des prix élevés », confirme Valérie Jouët, de l’agence Hélix, qui a vendu au printemps un appartement de 101 m2 rue de Tourville, pour 615 000 euros avec un budget de 100 000 euros de travaux à prévoir, soit plus de 7000 €/m2.
« Quand les clients cherchent des biens avec des prestations peu cohérentes avec les prix dans le centre de Saint-Germain, nous essayons de les aider à trouver ce qui leur correspond le mieux dans les environs, où les prix varient de 2500 à 8000 € le mètre carré : ce n’est pas une fourchette mais un râteau », explique Kinga Kas, de l’Agence Centrale, qui a vendu par exemple un appartement en très bon état de 95 m2 en duplex, rue de l’Aurore, au 5ème et dernier étage d’un immeuble de grand standing avec terrasse de 26 m2 et deux parkings en sous-sol, pour 470 000 euros, soit 4950 €/m2.
D’ici deux ans, un tram devrait relier ce quartier, plus proche du lycée international et du lycée technique Léonard de Vinci, au terminus RER. En attendant il est aussi relié à Paris et La Défense par la ligne L du transilien qui dessert trois gares sur l’aire urbaine : Bel Air-Fourqueux, St Germain Grande Ceinture au nord, proche du nouveau quartier Pereire construit sur la forêt (studio à partir de 170 000 €), et Mareil-Marly au sud. Dans le quartier Bel Air, un appartement de 70 m2 au troisième étage avec ascenseur s’est vendu 175 000 euros, soit 2500 €/m2, dans un immeuble des années 1970 avec 280 € de charges mensuelles. Les biens dans certaines tours un peu défraîchies et mal insonorisées peuvent avoir du mal à séduire les acheteurs, tandis que dans le quartier pavillonnaire de Fourqueux, les maisons de 120 à 140 m2 se vendent plus facilement, entre 650 000 et 750 000 euros, soit environ 5 400 €/m2.
Moins bien desservie par le rail mais à quelques minutes en voiture du lycée international, la commune de Chambourcy, au nord-ouest, est aussi appréciée pour son rapport espace/prix. Rue de Montaigu, l’Agence Centrale y a vendu une maison d’architecte de 225 m2, quasi de plain-pied sur un terrain de 3600 m2, pour 995 000 €, soit 4420 €/m2. Plus au nord, en redescendant vers la Seine, Poissy, avec le site industriel des usines Peugeot Citroën, attire une clientèle plus populaire, avec des logements autour de 3 000 €/m2 à l’est et 4 000 € à l’ouest.
De l’autre côté de Saint-Germain, au Peq, les prix varient aussi du simple au double, entre le quartier populaire des Vignes-Benettes, autour de 3000 €/m2, en allant vers Marly le Roi, et le quartier nord dans la continuité de la place Royale, avec ses petits immeubles bourgeois entre 6 000 et 7 000 €/m2.