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Mots-clés de l'article : Covid-19, coronavirus, confinement
Alors que Trump incite les Américains à rompre le confinement décidé par chaque Etat, est-ce une bonne idée pour l’économie ? (photo © GPouzin)

La grave crise économique en cours est la conséquence directe du confinement mis en œuvre pour endiguer la propagation du coronavirus, et la pandémie de Covid-19 aux effets mortels pour une proportion importante des personnes contaminées. Le confinement pénalise la grande majorité des activités, même si certaines souffrent plus que d’autres, en particulier tous les secteurs durablement fermés pour éviter la promiscuité, comme les hôtels, cafés, restaurants, spectacles, etc. De nombreux commerçants et artisans sont en situation très difficile, tout comme beaucoup de petites et moyennes entreprises. Par contrecoup, les salariés souffrent aussi. Le FMI prévoit une explosion de 40% du taux de chômage dans la zone euro, qui grimperait de 6,6% en 2019 à 9,2% cette année, tandis qu’il serait multiplié par trois aux Etats-Unis, à 10,4%.

Dans ce contexte, beaucoup s’interrogent. Faut-il sacrifier la croissance, au prix d’une grande détresse économique pour beaucoup, pour freiner la pandémie ? Même s’il semble bénin pour 85% des malades, le Covid-19 est fatal à de nombreux autres. Au 17 avril, on recensait plus de 2 millions de malades dans le monde et près de 150 000 décès, dont plus de 18 000 en France. Certains pays ont d’abord exclu de passer en confinement, comme la Grande Bretagne, avant de s’y résoudre. D’autres pratiquent une forme de confinement qui ne dit pas son nom, comme aux Pays-Bas, où les rassemblements de plus de deux personnes sont passibles d’amendes dissuasives (de 400 à 4000€).

Comparer le coût économique du confinement et le coût humain de la pandémie sans ces mesures est pourtant un débat trompeur. Premièrement, il est illusoire de croire qu’il suffirait d’arrêter le confinement pour que l’économie fonctionne normalement. « C’est un faux choix, explique l’économiste américaine Julia Coronado. Si l’on arrêtait le confinement et que la pandémie continuait, non seulement il y aurait plus de morts, mais les gens manqueraient de confiance pour reprendre une activité normale. »

Deuxièmement, la crise serait pire, comme l’explique le directeur du Centre pour les médias et la citoyenneté de l’université de Virginie, Siva Vaidhyanathan. « La dépression économique mondiale déclenchée par les décès de millions de personnes sur chaque continent dépasserait notre imagination », expliquait-il récemment dans The Guardian.

Même si son coût est exorbitant, le confinement et les mesures de distanciation sociale contre la propagation du coronavirus semblent encore les meilleures solutions pour préserver l’économie à long terme, jusqu’à la découverte d’un vaccin ou d’un remède.

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