Comme sur le Titanic déjà éventré sur l’iceberg de ses promesses, les dirigeants du Complément de retraite mutualiste (Corem) font jouer l’orchestre pour hypnotiser les malheureux épargnants dont les économies sont en train de couler, plutôt que d’avouer leur manque de prévoyance et l’insuffisance des canots de sauvetage.
Sincèrement, il y a des fois où l’on aimerait écrire autre chose que « on vous l’avait bien dit ». On préfèrerait presque s’être trompé. Ou qu’un miracle change le plomb en or. Mais dans la vraie vie financière, il ne faut pas rêver. La retraite Corem, ça pue l’esbroufe ! Article après article, les lecteurs de Deontofi.com ont pu s’en convaincre depuis quelques temps. Cette fois, la police pourrait bien s’en mêler. En tout cas, la justice a enfin réagi aux alertes lancées depuis des mois par les témoins perspicaces de cette déconfiture.
En attendant de plus amples conclusions de l’enquête, et l’ouverture des procès attendus, Deontofi.com reproduit ci-dessous le communiqué annonçant l’ouverture d’une enquête judiciaire sur les dérives du Corem.
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CIDS
Comité d’Information et de Défense des Sociétaires du CREF et du COREM
COMMUNIQUE Mardi 28 juillet 2015
Epargne retraite – Fonction Publique – Mutualité – UMR -COREM – MGEN -MAIF – MRFP -CREF – ACPR -CIDS
Déconfiture du produit d’épargne retraite complémentaire COREM :
Le Parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire suite à la plainte pour tromperie déposée contre l’UMR par des épargnants du produit COREM et le CIDS le 2 avril dernier.
De nouvelles atteintes ont été portées au régime CREF / COREM par l’UMR (Union Mutualiste de Retraite) alourdissant le préjudice des 500 000 épargnants adhérents de ce régime.
En dépit d’un 1er train de mesures drastiques prises unilatéralement et sans préavis par l’UMR en novembre 2014, consistant à une mise à la diète sévère de ses adhérents(*), le défaut de provisionnement du régime COREM continue de s’aggraver, au préjudice des épargnants (2,9 Milliard de défaut de provisionnement), lesquels redoutent un nouveau coup de rabot et s’inquiètent pour l’avenir de leur épargne retraite.
Rappelons que l’UMR, héritière de la défunte MRFP, qui a repris en 2002 la gestion de l’ex-CREF, produit de retraite complémentaire de fonctionnaires et personnels de la Fonction Publique, s’est toujours prévalue dans ses documents promotionnels et contractuels de commercialiser, un produit « sûr et performant » dénommé COREM. Elle s’est toujours défendue dans sa communication que le produit COREM est bien distinct du CREF, son funeste prédécesseur qui a fait 450 000 victimes.
Sur la base de cette promesse de « sûreté » et de « performance », martelée en toutes circonstances, 30 000 nouveaux cotisants COREM ont été recrutés depuis 2002 principalement par la MGEN et la MAIF, mutuelles adhérentes de l’UMR, commercialisant le complément retraite COREM pour la majeure partie à destination des personnels de la Fonction Publique.
Or, l’UMR a toujours dissimulé à ses adhérents que :
– le COREM est issu d’un désastre financier remontant à 2000 et financièrement en échec depuis l’origine , car massivement sous-provisionné (- 1, 6 Md ) par rapport à ses engagements, en raison de sa quasi-faillite constatée lors des Assemblées générales de 2000, 2001 et 2002 à l’issue desquels il a bénéficié d’un plan de convergence de 25 ans pour reconstituer ses provisions selon le décret n°2002/331 du 11 mars 2002 ;
– La revalorisation des droits à rente du produit COREM est très inférieure à l’inflation et le plus souvent nulle, amputant année après année le pouvoir d’achat des adhérents en plus d’hypothéquer leurs futures rentes à leur insu et à leurs dépens ;
– Le défaut de provisionnement des engagements de l’UMR envers ses adhérents a été soigneusement caché aux futurs cotisants dans les documents promotionnels et réglementaires, et ce malgré l’interdiction légale de diffuser une information trompeuse (Directive européenne sur les marchés d’instruments financiers, Code monétaire et financier, ….)
Les milliers d’adhérents du CREF /COREM déplorent la communication mensongère de l’UMR vantant le COREM comme un produit « sûr et performant », tout comme ils déplorent l’opacité de l’information délivrée par l’UMR depuis qu’il est un fait acquis que le régime va dans le mur.
Ils déplorent également l’inertie de l’ACPR, pourtant sensée contrôler étroitement le régime COREM, ne serait- ce qu’en raison des conditions particulières qui entouraient la genèse de ce régime d’épargne retraite – la faute lourde de l’Etat dans la gestion du CREF ayant été reconnue en 2006 pour défaut de contrôle et l’Etat lourdement condamné.
Redoutant la faillite de leur produit retraite, ils fondent beaucoup d’espoir dans l’ouverture de cette enquête préliminaire suite à la plainte pour tromperie déposée par leurs avocats Me Nicolas Lecoq-Vallon et Me Hélène Feron Poloni, pour obtenir les réponses qu’ils n’ont eue à ce jour ni de l’UMR, ni de l’ACPR, et voir prises sans délai les mesures qui s’imposent pour éviter une nouvelle catastrophe de l’épargne retraite, encore plus sévère.
Cerise sur le gâteau: M. Norbert ATTALI, administrateur éminent de la défunte UMRIFEN et à ce titre condamné pour abus de confiance, a été nommé à un haut poste de responsabilité à la Banque Mutualiste CASDEN. A une adhérente MAIF qui s’étonnait de cette brillante promotion bénéficiant à une personne condamnée par la justice, la MAIF quelque peu embarrassée répondait que M. ATTALI ayant bénéficié de la non inscription au bulletin n°2 de son casier judiciaire, rien ne s’opposait en droit à cette nomination. En droit certes, mais la morale dans tout ça?
Encore une preuve de la mauvaise gouvernance et l’absence réelle des autorités de contrôle et bonne gouvernance étatique. Je vous invite de lire sur un autre aspect « Titanic« .