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Le rapport sur la finance responsable est dans l’ensemble très bien conçu, structuré et avec une qualité essentielle pour ouvrir le débat sur la finance à l’ensemble des citoyens : sa lisibilité. Concis et rédigé dans un français accessible, avec un constant souci pédagogique pour simplifier et rendre compréhensible les enjeux parfois complexes et abstraits de la finance, ce rapport est à mettre entre toutes les mains.

 "Quelle finance pour une croissance responsable ?", interrogeait l'Académie des sciences morales et politiques en partenariat avec la Fondation Croissance Responsable sous l'égide de l'Institut de France. (photo © GPouzin)

« Quelle finance pour une croissance responsable ? », interrogeait l’Académie des sciences morales et politiques en partenariat avec la Fondation Croissance Responsable sous l’égide de l’Institut de France. (photo © GPouzin)

Sa lecture est particulièrement recommandée pour ceux qui veulent découvrir le sujet (lycéens, étudiants, néophytes, etc.) mais il ne décevra pas non plus les professionnels et experts en finance qui apprécieront sa synthèse transversale des grands enjeux auxquels est confrontée la finance aujourd’hui face aux attentes de la société et des citoyens.

Examinons d’abord le sommaire de ce rapport.

Les trois premières parties posent le cadre de sa réflexion en explorant tour à tour le rôle de la finance (p.6), les objectifs (p.8) et les critères (p.13) d’une finance « responsable ».

Avant la présentation des conclusions (p.22) un chapitre du rapport est consacré à « la synthèse des débats » (p.17) soulevés par les membres de la « Commissions Finance responsable » au fil de leurs auditions (liste des membres et des personnalités auditionnées p.4).

La partie la plus instructive et documentée du Rapport Finance Responsable réside dans ces « débats » eux-mêmes (inventoriés p.24 et repris ci-dessous). L’originalité d’avoir présenté ces débats sous forme de questions assez simple correspondant aux préoccupations les plus souvent entendues même si elles se réfèrent parfois à des jargons d’experts comme « shadow banking » ou « établissement systémique ».

Voici la liste des questions examinées par le Rapport Finance Responsable :

  • 1. Peut-il y avoir trop de finance ? p.25
  • 2. Faut-il encore plus de réglementations ? p.28
  • 3. Faut-il plus de fonds propres pour les banques ? p.31
  • 4. Faut-il séparer les activités des banques ? p.34
  • 5. Comment gérer les difficultés d’un établissement systémique ? p.37
  • 6. Quelle régulation pour le « shadow banking » ? p.39
  • 7. Peut-on simplifier l’organisation des marchés d’actions ? p.42
  • 8. Quelle gouvernance des risques pour les établissements financiers ? p.45
  • 9. Faut-il encadrer l’innovation financière ? p.48
  • 10. Peut-on mieux contrôler le développement des marchés de dérivés ? p.51
  • 11. Quels sont les freins pour limiter la spéculation sur les matières premières ? p.55
  • 12. Faut-il une taxe sur les transactions financières ? p.57
  • 13. Les paradis fiscaux sont-ils utiles ? p.60
  • 14. Quel financement à long terme de l’économie ? p.62
  • 15. Quelle éducation financière pour les Français ? p.65

Chacune de ces questions est présentée de façon concise sur deux à trois pages, avec un rapide « état des lieux » sur le thème abordé, didactique et documenté, suivi d’une partie « en débat » consacrée aux aspects plus polémiques de chacune de ces questions. Cette approche respectueuse du « contradictoire », pour reprendre ce terme cher aux avocats comme aux journalistes, facilite la lecture et la compréhension des positions en jeu. Pour ne rien gâcher, la mise en page est agrémentée de graphiques, schémas ou encadrés explicatifs bien utiles qui font de ce rapport un document synthétique de référence à conserver et consulter absolument.

Au-delà de la forme, entrons maintenant dans le débat sur le fond.

Pour en savoir plus, téléchargez le rapport ici.

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