Une interview TV de Deontofi.com sur Boursorama, en direct (12h-13h) et en replay, dans l’émission Écorama de David Jacquot. À la rubrique Parlons CA$H, Gilles Pouzin répond à une question que se posent beaucoup de parents : comment protéger sa famille, son conjoint ou ses proches en cas de décès ? Les bonnes questions à se poser et les bons réflexes à avoir à travers un cas concret.
Cinq minutes pour comprendre :
Retrouvez ici l’interview TV sur ce thème dans l’émission Ecorama du 08/06/2015.
1/ On a parfois trop d’assurances, parfois pas assez, alors comment faire le point sur les bonnes assurances à avoir pour protéger ses proches ?
– D’abord, il faut bien distinguer les types d’assurance et leur fonctionnement. Les gens confondent souvent l’assurance vie avec l’assurance décès. Il faut rappeler que l’assurance vie est un produit d’épargne. Les économies placées en assurance vie sont transmises aux personnes que l’on a désignées en cas de décès, mais a priori pas plus, même si certaines assurances vie proposent en plus une assurance en option qui verse un capital supplémentaire en cas de décès, à des tarifs d’ailleurs rarement très compétitifs.
L’assurance décès est différente de l’assurance vie. C’est une assurance classique, que l’on paye annuellement pour être indemnisé en cas de sinistre. Tant que l’on paye sa cotisation, l’assureur verse donc un capital si le sinistre se réalise, en l’occurrence le décès ou l’incapacité-invalidité du souscripteur.
2/ Faut-il souscrire ce type d’assurance ? Sont-elles vraiment utiles ?
– Bien sûr, ces assurances sont très utiles pour protéger ses proches de difficultés financières qui ajouteraient à la douleur et aux soucis liés au décès du souscripteur. Il est donc tout à fait judicieux d’en souscrire. Mais la nature financière est parfois bien faite et il se trouve que beaucoup de gens bénéficient déjà de telles assurances pour protéger leurs proches en cas de décès ou d’incapacité-invalidité. Avant de souscrire une nouvelle assurance décès, on peut déjà faire le tour de tous les dispositifs de prévoyance dont on bénéficie parfois sans le savoir.
3/ Par exemple ? Comment peut-on avoir une assurance décès sans le savoir ?
– Hé bien par exemple on peut bénéficier d’une couverture de prévoyance incluant une assurance décès incapacité-invalidité par son travail, quand on est salarié, ou dans le cadre de l’achat de son logement. Les gens sont généralement informés à un moment de l’existence de ces assurances, mais il arrive qu’ils n’y prêtent pas attention ou qu’ils oublient de prendre en compte leur importance quand ils font le bilan des couvertures pour protéger leurs proches.
Dans la plupart des entreprises, par exemple, quand une mutuelle a été mise en place pour les salariés, elle inclue généralement une couverture de prévoyance en plus de l’assurance complémentaire santé qui rembourse les soins. Dernièrement je faisais le point avec une lectrice de Deontofi.com sur ses différentes couvertures de prévoyance, et elle bénéficiait par son entreprise d’une assurance qui prévoyait le versement d’un capital équivalent à deux fois son salaire annuel en cas de décès. Cela peut déjà représenter une coquette somme selon les cas.
Ensuite c’est aussi le rôle de l’assurance emprunteur. Quand on achète un logement avec un crédit, la banque requiert généralement que l’emprunteur prenne une assurance qui remboursera le prêt à sa place en cas de décès, incapacité ou invalidité. Hé bien cette assurance est aussi indirectement une protection pour le conjoint et les enfants de l’emprunteur.
4/ Pourtant dans ce cas l’assurance ne verse rien aux proches du souscripteur, si c’est pour rembourser la banque.
– Absolument. Mais indirectement, c’est équivalent en termes de prévoyance. Vous allez voir pourquoi. Prenons le cas d’un père de famille qui vient d’acheter un logement avec un crédit de 200 000 euros sur quinze ans, soit des mensualités d’environ 1500 à 1800 euros par mois, selon le taux du prêt et le tarif de l’assurance. Pour simplifier la démonstration disons qu’il achète seul. En cas de décès sans assurance, sa famille devrait continuer à rembourser le crédit. Il pourrait souscrire une assurance décès qui verserait un capital à ses proches pour qu’ils remboursent le crédit. Hé bien l’assurance emprunteur joue ce rôle puisqu’elle va justement rembourser la banque à la place de ses proches, qui hériteront eux d’un logement leur assurant un toit sans aucune mensualité de crédit à rembourser à la banque.
5/ Alors côté tarifs, comment fait-on pour comparer ces assurances ?
– Là il faut admettre que c’est un peu compliqué, car on doit parfois faire des calculs pour harmoniser les comparaisons entre des choux et des carottes. Pour les assurances décès proposées par les campagnes de marketing, il faut déjà faire attention à ce qu’elles couvrent, car elles sont souvent limitées au décès par accident, qui est en réalité très rare par rapport aux autres causes de décès par maladie. Même si elles sont proposées à un prix très bas, on peut dire que leur « prix au kilo » est en fait très cher par rapport à la prévoyance très faible qu’elles offrent.
Les gens sont prêts à payer plus cher pour s’assurer contre le risque de décès qui leur fait le plus peur, indépendamment de sa probabilité observée.
Ensuite il est aussi difficile de comparer les assurances emprunteur pour deux raisons. La première, c’est que leur tarif varie d’abord en fonction de l’âge, ce qui est normal d’un point de vue des probabilités de décès puisque ce risque augmente statistiquement avec l’âge. La seconde c’est que les tarifs ne sont pas toujours exprimés de la même manière. Certains sont affichés en pourcentage du capital emprunté et d’autres en pourcentage du capital « restant dû », ce qui n’est pas du tout la même chose. Admettons que vous empruntiez 100 000 euros avec une assurance tarifée 0,5% du capital emprunté, comme le proposent certaines banques. Vous payerez 500 euros d’assurance par an, soit un peu plus de 40 euros par mois, pendant toute la durée du crédit. Si le tarif est de 0,5% du capital restant dû, ce qui est un ordre de grandeur crédible pour un emprunteur ayant dans les quarante à cinquante ans, vous payerez 500 euros la première année, mais quasiment rien les dernières années car le capital restant dû à la banque se rapprochera de zéro avec l’effet des mensualités de remboursement du prêt.
Cinq minutes pour comprendre :
Retrouvez ici l’interview TV sur ce thème dans l’émission Ecorama du 08/06/2015.