Le dispositif de lutte antiblanchiment français contribue à empêcher la corruption de se développer sans être détectée. Les cas de corruption détectés par Tracfin ont ainsi augmenté de 75 % entre 2011 et 2012, reflétant une plus grande vigilance des professionnels déclarants (notamment les banques) sur ce risque spécifique. NDLR : extrait du rapport annuel de Tracfin 2012 p.17, à peine modifié ici par souci de simplification.
En matière de corruption, les dossiers traités par Tracfin peuvent porter directement sur les procédures d’attribution d’un marché ou sur les conditions de son exécution (modalités de paiement retenues, recours à une prestation spécifique en contrepartie…). Les entreprises en relation directe avec des agents publics décidant l’attribution d’un marché sont plus exposées au risque de corruption.
Les corrupteurs, qu’il s’agisse de sociétés commerciales et/ou de leurs dirigeants, sont le plus souvent de nationalité française et installés sur le territoire français. Les personnes corrompues, en France ou à l’étranger, sont généralement des personnes politiquement exposées, des fonctionnaires ou d’anciens fonctionnaires disposant d’une capacité d’influence et/ou de décision.
Les flux financiers se manifestent généralement sous la forme de virements ou de retraits d’espèces. Une partie non négligeable des fonds peut faire l’objet d’un placement mais dans la plupart des cas, l’argent est retiré très rapidement en espèces, soit directement à partir du compte de l’entreprise corruptrice ou bien par l’entremise du compte de l’un de ses dirigeants, soit par le débit du compte en France de la personne corrompue qui peut, le cas échéant, exporter les devises vers son pays d’origine.