Mots-clés de l'article : DGCCRF, Virginie Beaumeunier
Virginie Beaumeunier, directrice de la Direction de la consommation et répression des fraudes (DGCCRF) et Laure Beccuau, Procureure de la République, au coeur de la force d’action des autorités contre les arnaques financières

Quel est le secteur économique générant le plus de réclamations en France auprès du gendarme de la consommation ? On pourrait s’attendre, intuitivement, à une activité touchant le plus grand nombre avec des mécontentements liés aux enjeux du service, de sa facturation ou de son SAV, type téléphonie mobile ou accès Internet, au hasard. Mais il est un secteur qui touche encore plus de consommateurs, car aucun n’y échappe : l’argent ! Oui, l’argent, en tant que produit et service de consommation, c’est-à-dire tous les services financiers allant des placements aux crédits en passant par les moyens de paiement.

C’est ce que nous apprend la directrice générale de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF), madame Virginie Beaumeunier, dans le cadre de la conférence commune des autorités contre les arnaques financières à laquelle assistait Deontofi.com, au Tribunal Judiciaire de Paris le 13/12/2021.

« Comme le disait Madame la Procureure, la DGCCRF est un peu l’administration de la vie quotidienne des Français, explique ainsi Virginie Beaumeunier. Les plaintes et signalements que nous recevons dans le secteur financier sont en hausse. Le plus souvent elles concernent une mauvaise information du consommateur qui, parfois, confine aux arnaques.

Le secteur financier est la première source de plaintes reçues par la DGCCRF, avec déjà 700 plaintes en 2021 alors que l’année n’est pas finie. Cela porte sur les produits financiers ou d’épargne.

Les plaintes portent généralement sur un défaut d’information contractuelle, par exemple ne pas indiquer les frais annexes à un service c’est clairement un défaut d’information ; mais dans certains cas ça peut être beaucoup plus grave, comme des allégations trompeuses sur les caractéristiques d’un produit ou d’un service financier, par exemple la minimisation des risques de perte. Ces pratiques empêchent le consentement éclairé des consommateurs avec des conséquences parfois graves.

30% de ces plaintes portent sur des produits d’épargne et d’investissement.

Près de 30% des réclamations sur le secteur financier auprès de la DGCCRF portent sur des produits d’épargne et d’investissement

Cette proportion importante confirme deux tendances. 1/ Un taux d’épargne plus élevé en période de crise favorise la recherche de solutions. 2/ Les épargnants délaissent les produits d’épargne classique, dont les taux sont faibles, pour des produits à rendements annoncés plus élevés, avec un regain d’intérêt en particulier pour les placements atypiques, dans l’espoir de se refaire une santé financière ou espérer des gains faciles.

Laissez-vous guider pour dénoncer les arnaques et fraudes sur https://signal.conso.gouv.fr/

Les plaintes sont recueillies par deux principaux canaux, les services de la DGCCRF et SignalConso qui permet d’effectuer un signalement facilement. Cela se traduit par une hausse de 85% des plaintes en 2021 par rapport à 2020.

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