Une recrudescence d’arnaques au Forex, anticipée par Deontofi.com, nous donne l’occasion d’actualiser nos conseils aux épargnants pour déjouer les pièges de ces escrocs. Premièrement, les victimes doivent comprendre qu’il est impossible de récupérer l’argent volé par l’intermédiaire des sites Internet interdits en France. Nous expliquons dans cet article les méthodes des escrocs qui narguent le gendarme boursier sans que ce dernier puisse les arrêter.
Comme Deontofi.com l’observait avant Noël, une recrudescence d’arnaques sur le Forex était prévisible, vue la multiplication des sites illégaux mis en place pour piéger les épargnants imprudents, et leur localisation dans des pays peu coopératifs leur accordant une totale impunité vis-à-vis des autorités françaises. Cette infection d’escrocs mérite de nouvelles mises en garde, car ils utilisent des méthodes de plus en plus sournoises, comme le montrent quelques témoignages récents reçus par Deontofi.com.
Rappelons d’abord que le Forex (foreign exchange, ou marché des devises) est une source de pertes garantie pour les particuliers qui s’y laissent attirer, par quel biais que ce soit. Contrairement au marché des actions, investissements dans des sociétés productives cotées sur des Bourses réglementées et surveillées, le marché des devises est un vrai Far West. On est sûr de s’y faire plumer. Même en passant par des intermédiaires autorisés, les épargnants subissent des pertes colossales. Quant aux escrocs du Forex piégeant leurs victimes avec des sites illégaux, ce sont les rois de l’arnaque. Comme dans bien des escroqueries, ils savent exploiter la principale faille de leurs proies : l’appât du gain. Quand un inconnu, société ou individu, vous propose de gagner de l’argent, c’est d’abord pour vous en prendre.
Si vous avez le malheur de leur donner votre téléphone, ils vous manipulent en mentant comme des arracheurs de dents, pour obtenir votre numéro de carte bancaire afin de vous extorquer quelques centaines ou milliers d’euros à votre insu, pour commencer. N’y allez pas ! Même les soi-disant «comptes de démonstration», vous permettant de faire des «transactions virtuelles» pour tester vos talents de trader, sont bidons : ils affichent des faux gains pour vous allécher, et même si vous fermez votre compte de démonstration gratuit, votre carte bancaire sera débitée (en vertu de conditions générales totalement léonines –c’est-à-dire illégales- que le client ne peut lire qu’après les avoir acceptées ! selon un témoin).
Toute proposition faisant miroiter un gain sur le Forex est une arnaque !
Quand un épargnant réalise qu’il s’est fait piéger, il cherche naturellement à récupérer son argent. Or, il n’y a aucun moyen ni aucune chance de faire revenir l’argent volé par des escrocs du Forex, car ils opèrent presque sans laisser de trace, par une succession d’intermédiaires virtuels et de structures opaques dans des paradis bancaires, rendant leur arrestation et leur condamnation illusoire.
Le gendarme boursier français (Autorité des marchés financiers, ou AMF) avoue lui-même son impuissance face aux escrocs du Forex qui sévissent en France depuis l’étranger, en toute illégalité. Pire, les escrocs profitent de cette impunité pour usurper l’identité du gendarme boursier, afin de dévaliser une seconde fois leurs victimes. Dans un communiqué du 23 septembre 2014, l’Autorité des marchés financiers avertissait ainsi «de ne pas donner suite aux sollicitations du site internet se présentant comme l’Autorité et contrôle des marchés financiers», avec un site usurpant l’image de l’AMF ! C’est à nouveau le cas dans un communiqué du 14 janvier 2015 où le gendarme boursier dénonce l’usurpation d’identité des autorités par des requins du Forex (reproduit ci-dessous).
Vous ne récupèrerez jamais l’argent volé par des escrocs du Forex.
Attention, les escrocs du Forex tentent de siphonner les économies de leurs anciennes victimes, en se présentant comme des sauveteurs prêts à «créditer leur compte» de soi-disant capitaux récupérés… Parmi leurs infinis pseudonymes, les auteurs de ces arnaques se font appeler Autorité Boursière Européenne, ACMF, service des fraudes, ou encore COBtrading, filouteries dénoncées depuis des mois qui sévissent encore. Surtout, ne leur donnez jamais votre numéro de carte bleue ni aucune coordonnée bancaire. L’habit ne fait pas le moine !
Premièrement, la COB (Commission des opérations de Bourse) n’existe plus, elle a été remplacée depuis 2003 par l’Autorité des marchés financiers (AMF). Deuxièmement, ni l’AMF ni aucune autre autorité financière ne rembourse directement des sommes perdues par des épargnants. Quand elles interviennent, cela fait l’objet d’une décision officielle et elles vous contactent par courrier postal.
Attention, les déguisements changent mais les escrocs demeurent !
A l’inverse, tous les ingrédients d’une arnaque sont réunis par les faux gendarmes boursiers : fausse identité (ils prennent n’importe quel nom dans l’annuaire), absence d’entité légale fréquentable (un numéro de téléphone anonyme, pas de bureau avec adresse, numéros RCS, Siren et agréments AMF ou ACP vérifiables), appât pour attirer les victimes (un soi-disant «bonus» bidon) et tentative d’extorsion d’informations personnelles et financières (numéro de carte bancaire -à ne jamais communiquer même sans le code secret et le code d’authentification-). Ces éléments suffisent à identifier une arnaque.
A défaut de récupérer l’argent volé, il est utile de dénoncer les arnaques et tentatives d’escroquerie, pour contribuer à l’inventaire des sites illégaux et mesurer l’ampleur de leurs dégâts. Pour cela, vous pouvez contacter le service Assurance Banque Épargne info service commun aux gendarmes de la Bourse, des banques et des assurances (tél: 01 53 45 62 00, lire le communiqué de l’AMF reproduit ci-dessous).
Lire la suite : Repérez et dénoncez les escrocs du Forex, avec la Police et la Gendarmerie nationale
Paris, le 14 janvier 2015 COMMUNIQUE DE PRESSE |
Des épargnants ont signalé à l’AMF avoir été contactés par des individus se revendiquant d’instances officielles telles que l’AMF, la Commission européenne et FIN-NET dans le but prétendu de les aider à récupérer les sommes investies ou les pertes subies sur des sites internet proposant la réalisation de transactions sur le Forex ou sur options binaires. Pour parvenir à leurs fins, ces individus utilisent des adresses mails émanant faussement de l’AMF et du réseau FIN-NET, lequel est en charge de favoriser la résolution des litiges financiers, par des échanges entre médiateurs. Ces individus font également état d’un prétendu courrier émanant l’AMF et portant la signature du délégué du médiateur. L’AMF demande aux personnes qui seraient contactées par ces individus de ne surtout pas donner suite à leurs sollicitations. L’AMF indique également que sa procédure de médiation est entièrement gratuite et qu’il ne peut en aucun cas être demandé une quelconque contribution financière de la part des particuliers. L’AMF rappelle que son site est accessible au lien suivant http://www.amf-france.org et invite les épargnants, en cas de question, à contacter l’équipe d’AMF Epargne info service au 01 53 45 62 00 du lundi au vendredi de 9h à 17h. A propos de l’AMF |