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A Walll Street, palais de la Bourse du New York Stock Exchange (photo © GPouzin)

A Walll Street, palais de la Bourse du New York Stock Exchange (photo © GPouzin)

« Il y a trop de régulation contre la démocratie, mais pas assez contre Wall Street », s’indignait Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, venu rencontrer les membres du mouvement « Occupy Wall Street » devant le temple de la finance mondiale, à qui la police interdisait de parler dans un mégaphone. De plus en plus d’élites partagent le mécontentement des citoyens contre les méfaits de la financiarisation. «En vingt ans, la finance a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies», dénonce un candidat à l’élection présidentielle. Il n’est pas le seul, ni le premier, à décrier cette finance qui « gouverne tout ».

La part des services financiers, qui stagnait autour de 4% de l’activité économique aux Etats-Unis jusqu’à la fin des années 1970, a plus que doublé pour atteindre 8,3% du PIB en 2006, dernière année faste avant la crise bancaire. Et la part des profits du secteur financier, qui a aussi doublé, est passée de 13% de tous les bénéfices avant impôts réalisés aux Etats-Unis en 1980, à 27% en 2007.

Pour beaucoup, l’hégémonie de la finance stigmatise un changement de répartition des richesses, illustré par l’accroissement des inégalités, à la fois cause et conséquence de la crise. Pour endiguer le mal « il faut définanciariser l’économie », conclut André Orléan, chercheur au CNRS, en expliquant pourquoi « les prix financiers ne fournissent pas de bons signaux aux acteurs économiques ». Même Klaus Schwab, fondateur du Forum économique mondial de Davos, rendez-vous symbolique des dirigeants de la mondialisation, estime que « nous devons abandonner les excès du capitalisme pour revenir à une économie de marché » dont les marchés nous auraient éloigné. Il est toujours possible d’améliorer ou de compléter les milliers de lois gouvernant la finance, mais il serait encore plus utile qu’elles soient mieux appliquées et respectées. C’est l’objet de la déontologie financière.

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