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La stabilisation des marchés depuis un mois surprend. La Bourse pourra-t-elle résister longtemps à la crise ? (photo © GPouzin)

Pris de court par la propagation de la pandémie de Covid-19 et l’impact du confinement, les marchés financiers se sont brutalement écroulés en mars. Entre son pic du 19 février et son creux du 18 mars, l’indice CAC 40 a perdu 40%, passant de 6111,41 points à 3726,45 points en à peine plus d’un mois. Mais plusieurs éléments ont aidé les investisseurs à retrouver leur sang froid, au moins temporairement. D’abord, la crise du coronavirus n’était pas le seul déclencheur de la panique boursière. Les marchés avaient aussi réagi à la baisse des cours du pétrole. Or, le cours du baril WTI est descendu jusqu’à 20,48 dollars mercredi 18 mars, soit un plongeon de 66,5% depuis le début de l’année (à 61,14$ fin décembre 2019). La relative stabilisation des cours après cette chute a réduit les inquiétudes. De plus, les mesures de relance annoncées par les gouvernements et les banques centrales ont aussi contribué à endiguer la panique. Très rapidement, les Etats ont promis des plans de relance ambitieux, quitte à accepter des déficits budgétaires bien supérieurs aux critères de Maastricht, assouplis pour l’occasion. Auparavant, les Etats de l’union européenne avait l’interdiction de dépasser 3% de déficit budgétaire annuel. Les entreprises commencent aussi à s’adapter. En France, mi-avril, les capacités de production utilisées remontent progressivement de 40 à 70 % selon les secteurs. Enfin, des mesures ont été prises pour atténuer les méfaits de la spéculation, notamment via le trading à haute fréquence des banques.

Dès le 18 mars, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a interdit les ventes à découvert, c’est-à-dire la spéculation sur la baisse future des marchés, qui contribue à accélérer leur chute. Mi-avril, cette interdiction a été prolongée jusqu’au 18 mai. Dans ce contexte, l’indice CAC 40 a commencé par se redresser de 25% en moins de dix jours, avec un pic de 4 543,58 points en séance le 26 mars. Depuis, il s’est à peu près stabilisé. Il est même remonté jusqu’à 4 577,84 points le 14 avril, après l’annonce la veille d’un déconfinement progressif à partir du 11 mai.

Par rapport à son niveau de 5978,06 fin 2019, l’indice CAC 40 perdait alors « seulement » 23,4% depuis le début de l’année. Une perte certes décevante, après son score de 2019 (+26,4%). Mais à comparer à des baisses observées dans des périodes moins effrayantes pour l’économie. L’indice CAC 40 avait ainsi perdu 24% en 1990, 22% en 2001 ou 17% en 2011.

A ce stade, il semble que les investisseurs conservent donc une certaine confiance dans la capacité de redressement de l’économie grâce à l’ampleur des plans de relance et aux mesures de soutien des banques centrales. « Les actions cotées que ce soit en direct, ou à travers les unités de compte ou les parts d’OPC sont évidemment délaissées par les épargnants même si le point d’entrée est attractif, notait Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne, début avril. Après une année 2019 exceptionnelle, les actions pourraient subir des pertes non négligeables en 2020. Ces dernières seront fonction de la durée de la crise. Un rebond est attendu pour le second semestre avec néanmoins des doutes sur la capacité à endiguer l’épidémie et maintenir un climat coopératif entre les grandes économies », poursuivait-il.

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