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Après leur flambée, les prix de l’immobilier peuvent-ils baisser ? (photo © GPouzin)

Si la pierre a toujours été considérée comme un placement solide, l’immobilier n’échappe pas à la crise. La dernière grande crise de l’immobilier remonte aux années 1990, quand les prix des logements avaient chuté de 33% à Paris entre 1991 et 1997, en raison de la hausse des taux d’intérêt. Lors de la crise de 2008 et de celle de 2012, on avait aussi observé des replis passagers. Avec le confinement, le marché a été gelé. « Avec la récession et la diminution de revenus pour un certain nombre de ménages, avec la moindre présence des investisseurs internationaux, les prix devraient s’orienter à la baisse dans les prochains mois, prédit Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne. La stabilisation dépendra ensuite du rebond économique.

Paris, est dans l’œil du cyclone. « L’Ile-de-France concentre 35 % des cas de Covid-19 », note l’IEIF. « La région représente 30 % du PIB national, 80 % de l’activité d’investissement sur le marché immobilier et 70 % des encours des portefeuilles institutionnels en immobilier ». La crise pourrait être plus ou moins profonde selon les scénarios envisagés.

En cas de résorption rapide de l’épidémie, la contraction serait limitée et ne devrait guère dépasser 15 % de baisse des prix, selon le Cercle de l’épargne. Le maintien de taux bas faciliterait la reprise d’autant que la pierre rassure en période de crise.

En cas de crise plus grave, comme c’est malheureusement probable, les prix des logements pourraient plonger plus durement. Vu leurs pertes de revenus en perspective, de nombreux ménages pourraient avoir des difficultés de remboursement de leurs prêts en cours. Avec la hausse des taux, les conditions d’emprunt seraient plus difficiles et onéreuses, resserrant le budget des acheteurs. « Des biens immobiliers pourraient être ainsi remis rapidement sur le marché. Par ailleurs, les Français hésiteraient à s’engager dans des projets immobiliers. Dans ce cas, une diminution de 20 % des prix serait à attendre sur les 18 mois à venir », estime le Cercle de l’Epargne.

En province en dehors des grandes villes, la situation risque d’être plus compliquée. La baisse des prix pourrait être moins forte en apparence, mais surtout en raison du gel des transactions. Beaucoup de propriétaires, ou d’héritiers, souhaitant vendre leurs biens pourraient tout simplement ne pas trouver d’acquéreur. Un blocage du marché qui rend la baisse des prix moins visible mais prive les propriétaires de liquidités.

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