On raconte beaucoup d’histoires pour attirer les pigeons dans des pièges à Bitcoin, la réalité des pertes est moins connue

Grâce à la magie de leur sur-médiatisation, le Bitcoin et les crypto-actifs occupent une place extravagante dans l’imaginaire des épargnants. On peut résumer ce paradoxe avec trois faits très simples : 1/ la réalité d’usage et d’adoption du Bitcoin est minime par rapport à sa couverture médiatique (même Deontofi.com en parle, c’est vous dire) ; 2/ la spéculation qui l’entoure fait fantasmer les obnubilés d’enrichissement rapide ; 3/ les pertes subies par les victimes d’arnaques aux crypto sont pourtant plus réelles, documentées et mesurées, que les improbables promesses de gains causant leur ruine.

Prenons des chiffres simples, en attendant de revenir plus en détail sur ces paradoxes.

11% des sondés pensent que le Bitcoin figure parmi les placements les plus rentables, selon l’enquête annuelle sur « Les Français, la retraite, l’épargne et la dépendance », publiée en octobre 2021 par Le Cercle de L’Epargne avec AG2R La Mondiale Amphitéa. Une « opinion » qui a presque triplé en deux ans et demi. « Le bitcoin cité parmi les placements les plus rentables par seulement 4 % des interviewés en février 2019 l’est désormais par 11 %, le double même parmi les 18-34 ans », précisait ainsi le Cercle de L’Epargne dans ses conclusions sur cette étude.

Le Bitcoin désormais cité parmi les placements supposés les plus rentables par 11% des adultes et par plus de 20% des moins de 35 ans, selon l’enquête Cecop-Ifop pour Le Cercle de L’Epargne avec AG2R La Mondiale Amphitéa

Combien y a-t-il vraiment de détenteurs, investisseurs ou spéculateurs en Bitcoin en France ? On n’en sait rien. Et pour cause, ce serait trop ridicule pour être avoué, par rapport à sa gonflette médiatique.

Ces épargnants tentés par l’aventure des cryptos ont-ils fait une bonne affaire ? On n’en sait rien non plus.

La seule chose qu’on connaisse vraiment, ce sont les pertes subies par les victimes d’arnaques aux cryptos, qui sont malheureusement l’essentiel et la réalité de cette affaire, comme l’expliquait le président du gendarme boursier, Monsieur Robert Ophèle, lors de la conférence commune des autorités contre les arnaques, à laquelle participait Deontofi.com le 13/12/2021.

20 000 euros de pertes en moyenne pour les victimes de Bitcoin-crypto placements

Concernant les produits « non bancaires », les préjudices moyens sont également très élevés, explique le président de l’AMF, Monsieur Robert Ophèle. Les préjudices moyens sont très élevés, sur ce graphique, sur les places de parking on est à près de 60 000 euros, sur les chambres d’Ehpad à 70 000 euros, sur le Forex à près de 40 000 euros. Sur les crypto-actifs, les pertes moyennes sont plus faibles que sur les arnaques aux Ehpad ou places de parking, à 20 000 euros, mais cela renvoie aussi à une population qui n’est pas exactement la même.

Les pertes d’arnaques aux crypto-Bitcoin sont limitées à 20 000 euros, en moyenne, car leurs victimes plus jeunes sont moins riches… mais autant ruinées.

Sur les crypto-actifs, on va se retrouver avec une cible de personnes plus jeunes, moins fortunées, et qui sont d’abord attirés par un côté plus ludique, poursuit Robert Ophèle.

Les thèmes d’arnaques sont en constant renouvellement, comme on l’observe à travers les 1500 à 2000 signalements qui nous remontent à l’AMF chaque année.

Les options binaires ont disparu, les cheptels bovins qu’on a eu pendant un trimestre ça n’existe plus, les containers qui a un moment étaient aussi très populaires ont disparu, les diamants ne sont pas éternels, mais par contre il y a les crypto-actifs qui restent extrêmement présents, et le forex, avec des populations cibles plus jeunes et avec une certaine addiction à ce type de placements.

Les cryptos sont en effet les appâts les plus mis en avant par les escrocs pour attirer les prospects crédules dans leurs arnaques, selon l’enquête réalisée par BVA pour l’AMF sur les arnaques à l’investissement.

10% des Français ont été attirés par des publicités ou démarchages avec promesse d’enrichissement sur les Bitcoin et autres cryptos

Dans cette enquête, l’institut de sondage et le gendarme boursier ont qualifié de population « semi-active », un sous-ensemble des personnes « exposées » aux publicités ou au démarchage de vendeurs de rêves financiers sur Internet. en résumé, 61% des adultes ont été exposés à ces publicités ou démarchages, dont la moitié, soit 31% qui ont voulu aller plus loin (ont donné suite OU ont lu OU écouté OU demandé un complément d’info OU fait des recherches OU ont cliqué OU ont donné leurs coordonnées) considérés comme « semi-actifs ».

33% des cibles semi-actives de ces publicités trompeuses disent avoir été attirés par une promesse d’enrichissement sur les Bitcoin et autres cryptos, soit un peu plus de 10% de la population adulte, évalués à environ 5,5 millions d’épargnants.

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