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Une interview TV de Deontofi.com sur Boursorama, en direct (12h-13h) et en replay, dans l’émission Écorama de David Jacquot. À la rubrique Parlons CA$H, Gilles Pouzin commente un article rédigé pour le quotidien Libération, sur les tops et les flops des actions cotées en Bourse. Pour éviter les mauvaises surprises, mieux vaut éviter de tout miser sur quelques espoirs qui risquent toujours de décevoir.

En Bourse, on ne gagne pas à tous les coups: les valeurs vedettes au succès médiatisé font oublier les nombreux échecs de sociétés disparues ou ayant ruiné leurs actionnaires. (photo © GPouzin)

En Bourse, on ne gagne pas à tous les coups: les valeurs vedettes au succès médiatisé font oublier les nombreux échecs de sociétés disparues ou ayant ruiné leurs actionnaires. (photo © GPouzin)

– Les déconvenues en Bourse sont plus nombreuses que les succès, même si des réussites prodigieuses existent. Beaucoup de sociétés ont connu des parcours exceptionnels, comme Apple, depuis leur introduction en Bourse, qui ont enrichi leurs actionnaires.

– Tout à fait. Nous avons voulu revenir sur ces « faits divers » extraordinaire pour montrer qu’en Bourse il y a toutes les extrémités, et c’est vraiment important de prendre en compte cette diversité pour éviter les mauvaises surprises. Entre les marchés développés (OCDE), émergents (Chine, Inde, Brésil…) ou « frontière » (peu ouverts type Arabie, Vietnam, Balkans) on recense plus de 40 000 sociétés cotées dans le monde, ce qui permet des combinaisons d’investissements infinies beaucoup moins risquées qu’en mettant son argent sur quelques valeurs.

Mais comme dans la vie, les faits divers marquent plus les esprits en Bourse que les tendances de fond. Mais on se souvient surtout de quelques succès d’entreprises high-tech ayant fait la fortune de leurs actionnaires. C’est le cas d’Apple, dont le cours a été multiplié par plus de 200 depuis son entrée en Bourse début 1981, et Microsoft (multiplié par plus de 400 depuis 1986), ou plus récemment d’Amazon (multiplié par 250 depuis mai 1997) et Google (fois dix depuis août 2004).

– Sorti de cette liste, les succès restent l’arbre qui cache la forêt ? Il y a quand même des dizaines, voire des centaines de sociétés qui réussissent, non ?

– Bien sûr il y a de très nombreuses autres sociétés qui ont connu des destins très porteurs pour leurs actionnaires, au moins des centaines de par le monde. Et y compris en France, avec des sociétés comme Pinault-Printemps-Redoute qui avait débuté comme une petite valeur sur le Second Marché, ou des succès nationaux comme LVMH, L’Oréal ou l’Air Liquide qui ont très bien prospéré et enrichi leurs actionnaires depuis des décennies. Mais c’est effectivement un peu l’arbre qui cache la forêt car il y a aussi des tas de sociétés qui disparaissent et on en parle beaucoup moins car ça ne fait pas rêver. Ce qu’il faut retenir c’est que placer ses espoirs, et ses économies, sur un tiercé de valeurs d’avenir, est aussi risqué que miser à la roulette sur un seul numéro. Les chances de tirer le gros lot son rares, et il y a beaucoup de perdants.

– Donc les Bérézina boursières, ça existe aussi.

– Absolument. Quantité de sociétés disparaissent au fil des décennies, absorbées ou rachetées, et parfois pour cause de faillite, frauduleuse ou non. Aux Etats-Unis, on ne compte plus les naufrages scandaleux, comme celui d’Enron (2001), WorldCom (2002), Freddie Mac (2003), AIG (2005) ou Lehman Brothers (2008), ayant englouti des centaines de milliards, sans parler des victimes de la crise comme General Motors (2009).

– Et en France ? Il y a aussi des mauvaises surprises ? Pour ceux qui s’en souviennent, c’était le cas par exemple d’une société comme PereNoel.fr au début des années 2000.

– Oui, il y a aussi régulièrement des sociétés qui disparaissent en France ou qui ruinent leurs actionnaires. Avec la dernière crise, les petits épargnants ont par exemple perdu leur chemise dans la Bérézina de Dexia et Natixis (2008-2011), après celle d’Eurotunnel (1997) et d’Alstom (2002), sans parler des calamités du Nouveau Marché et d’Alternext où des dizaines de PME s’écroulent au fil des ans sur leurs petits actionnaires (Gowex, LoyalTouch, ANOVO, Couach, Safetic, eBizcuss, Proximania, Télémédia, Mindscape, PereNoel.fr et bien d’autres).

Retrouvez ici l’interview TV sur ce thème dans l’émission Ecorama du 23/04/2015.

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