Au cœur de la polémique sur les lettres et manuscrits, l’ouverture récente d’une enquête judiciaire lève le voile sur les pratiques de la société Aristophil. L’occasion pour Deontofi.com de faire un point d’étape sur ces pseudo-placements que nous déconseillons aux épargnants depuis des années..
Les lettres et manuscrits anciens peuvent être un objet de collection pour amateurs de vieux papiers, tout au plus, comme certains collectionnent les autographes de célébrités. Même si quelques œuvres exceptionnelles par leur importance historique, leur rareté et leur qualité de conservation, peuvent avoir une grande valeur, la plupart sont déjà dans des musées aux quatre coins du monde. Pour leur part, les paquets de lettres et manuscrits proposés en France aux épargnants crédules n’ont bien souvent aucune valeur de revente et ne sont en aucun cas un placement, au sens où l’entendent la plupart des gens.
L’ambiguïté entretenue sur ce point par certains conseillers financiers indélicats est au cœur d’une polémique au long cours entre les vendeurs de lettres et manuscrits et les professionnels motivés par la protection des épargnants, dont Deontofi.com.
Alertée sur des ventes contestables de pseudo-placements en lettres et manuscrits, l’Autorité des marchés financiers (AMF) tente d’arrêter ces méthodes depuis des années, pour éviter aux épargnants de se faire piéger. Des confrères et d’autres professionnels contribuent aussi à cet effort de prévention, comme Erwan Seznec, journaliste à l’UFC Que Choisir, Jean-Pierre Rondeau, président de La Cie des CGPI, association de conseillers en investissements financiers agréée par l’AMF, et Bernard Allali, président de l’association Fedinform Patrimoine fédérant de nombreux conseillers financiers indépendants du Sud de la France, qui dénoncent depuis des années une supercherie. En face d’eux, Gérard Lhéritier, président d’Aristophil, qui avait failli me valoir un procès en diffamation, quand j’étais rédacteur en chef du Revenu, pour avoir osé mettre en doute les pseudo-promesses de rendement d’Aristophil auprès des lecteurs qui m’interrogeaient sur internet.
Gérard Lhéritier a fait fortune dans le commerce de lettres et manuscrits anciens, vendus dans le cadre de conventions en indivision, via des intermédiaires gravitant dans la mouvance des conseillers financiers, à des clients croyant faire un bon placement.
S’il s’agissait réellement de placements en biens divers, les produits d’Aristophil auraient pu faire l’objet d’avertissement du gendarme boursier. Mais ce ne sont justement pas des placements ! Pour se préserver d’une telle autorité, Aristophil a ficelé ses contrats de telle sorte qu’ils n’offrent strictement aucune garantie financière de remboursement ou de rendement aux épargnants, échappant longtemps à l’emprise de l’AMF et lui interdisant toute mise en garde.
Impuissante pour intervenir dans le cas de pseudo-placements bidons n’offrant aucune garantie financière, malgré une présentation fumeuse qui pourrait le laisser croire aux épargnants, l’autorité boursière a obtenu une modification réglementaire lui permettant maintenant d’intervenir dans ces domaines. De là à faire croire que les pseudo-placements en lettres et manuscrits qui n’en sont pas auraient eu le feu vert de l’AMF, il ne faut pas exagérer !
Du coup, le gendarme boursier a particulièrement peu apprécié que Gérard Lhéritier se prévale, dans une tribune à Nice Matin, d’une pseudo-validation de ses offres de lettres et manuscrits par l’AMF. En réaction, l’autorité boursière a publié le communiqué que Deontofi.com reproduit ci-dessous.
Deontofi.com aura sans doute l’occasion de revenir sur cette affaire plus en détail au fur et à mesure de ses développements ultérieurs.
Retrouvez toute la saga d’Aristophil sur Deontofi.com, notre sommaire ici :
Paris, le 26 novembre 2014 |
L’AMF précise contrairement aux éléments indiqués dans le communiqué susmentionné, qu’elle ne valide en aucune façon l’activité de la société Aristophil, celle-ci étant hors de son champ de compétence.Par voie de communiqué de presse diffusé le 20 novembre 2014, la société Aristophil indique que : « son activité est validée par l’Autorité des marchés financiers« . Par ailleurs, dans une interview publiée sur le site nicematin.com, Monsieur Gérard Lhéritier, président d’Aristophil, indique : « Tous nos produits ont régulièrement été soumis à l’AMF et ils ont toujours obtenu son feu vert« . Ces informations ont suscité des questions de la part d’investisseurs qui ont contacté à ce titre l’AMF pour confirmation.L’AMF tient à préciser que l’activité de la société Aristophil n’entre pas dans le champ de compétence du régulateur financier, et qu’elle n’a ni agréé, ni visé, ni enregistré des produits de cette société.En revanche, l’AMF rappelle qu’elle alerte régulièrement les investisseurs des risques des placements dits atypiques, et notamment les lettres et manuscrits, qui ne sont pas soumis à la réglementation protectrice des instruments financiers.A propos de l’AMF : Autorité publique indépendante, l’AMF est chargée de veiller à la protection de l’épargne investie en produits financiers, à l’information des investisseurs et au bon fonctionnement des marchés. Visitez notre site www.amf-france.org |
Bonjour,
Vous mettez souvent l’AMF en avant dans vos articles, j’aimerais simplement vous rappeler que cet organisme hautement reconnu par vos amis et vous même, il y a quelques années avait recommandé les produits vendus par Madoff, et les subprimes… l’AMF disait même qu’il ne fallait pas manquer une telle opportunité. Mon banquier m’ayant mis en avant l’article sur Capital qui parlait d’investir dans des placements d’avenir reconnu par l’AMF donc (recommandé….) A croire que vous et mon banquier vous êtes aussi bon en conseils qu’en arguments aussi torves que réaliste….
Je souhaite vous dire que j’ai réalisé il y a 6 ans de cela un placement chez la société ARISTOPHIL et j’ai eu à l’inverse de ce que vous affirmez la rémunération au mois de mai 2014 soit 40% de ce que j’avais mis + le montant initial, mais dans le même temps j’ai choisi de suivre le conseil de mon banquier et là par contre j’ai perdu 68% de ce que j’avais investis… Alors mon jugement est simple et pragmatique le premier a tenu ses promesses le deuxième m’a simplement dit « Mr on ne peut pas toujours gagner, et puis c’est pour tout le monde la même chose alors ne vous plaigniez pas vous auriez pu perdre plus! »
Je trouve dommage que vous osiez déblatérer ce qui fonctionne et faire l’éloge de ce qui est pour moi un amas d’escrocs en bande organisée que sont les banques et leurs suppos… et dont je subodore votre implication de près….ou de loin mais en tout cas votre diligence à jeter l’opprobre sur ce qui fonctionne et mériterait que tout le monde suive l’exemple pour voir notre pays redresser la tête dignement. Je suis consterné de voir une telle volonté de nuire sous le prétexte de vouloir préserver l’intérêt des investisseurs. Quand on se réclame investisseur il faut simplement savoir y mettre une règle de base que j’ai retenu avec mon banquier « il faut savoir être un bon perdant pour mériter de gagner un jour.
Maintenant je ne me forcerai pas d’oublier vos propos comme je prend la décision d’oublier les conseilleurs que sont les banquiers et l’AMF…. Qui mériterez d’entrer le Guiness des records pour des conseils tous aussi plus nuls les uns que les autres….
Après on peut choisir d’écouter des gens comme vous ou nous pouvons suivre notre conscience, notre morale, notre envie de réussir. Moi j’ai fait le choix de suivre mes intuitions et ma conscience qui est celle de ne plus vous écouter dans vos articles qui me serviront aux toilettes demain…
PAS BIEN A VOUS….
MISE EN GARDE : Deontofi.com a autorisé la publication de ce commentaire car il est un parfait exemple de la propagande des « partisans d’Aristophil, reconnaissants de sa « générosité » (notamment comme intermédiaires commissionnés ou ambassadeurs choyés), qui dénoncent le rôle des « journaleux puants » dans la chute de leur idole », évoqué dans cet article.
Comme les commentaires d’escrocs du Forex déguisés en faux témoins pour décrédibiliser les mises en garde de Deontofi.com, aucun fait mentionné dans ce commentaire n’est avéré.
L’auteur du commentaire tient par ailleurs des propos mensongers concernant l’Autorité des marchés financiers (AMF) qui, contrairement aux affirmations de ce « faux témoin », n’a jamais recommandé aucun placement, et encore moins ceux de l’escroc Madoff . Le soi-disant article de Capital mis en cause n’est pas non plus précisé. Quant à une supposée « complaisance » de Deontofi.com envers les banques et leurs nombreux placements peu recommandables, c’est une bonne blague ! Lisez tout Deontofi.com et indiquez-moi dans quel article et dans quelle phrase ils seraient complaisants envers les conflits d’intérêts des banques dans leurs conseils.
En résumé, ce faux commentaire mériterait sa place au « musée des lettres et manuscrits » !