L’Afer vous a plu ! Vous en voulez encore ? A la suite de l’assemblée générale quasi-clandestine tenue par l’Association française d’épargne et de retraite (Afer) le 30 juin 2014, Deontofi.com publie les réactions des représentants d’adhérents mécontents de l’Afer et de la confiscation de leur droit d’expression. Vous lirez ci-dessous l’intervention, coupée à l’AG, de Jean-François Filliatre pour le collectif « Dans l’intérêt des adhérents ».

Le collectif "Dans l'intérêt des adhérents" de l'Afer, réunit des défenseurs des épargnants comme le journaliste Jean-François Filliatre (photo) et le fondateur du magazine Votre Argent, Jean-Antoine Bouchez, et les représentants d'associations d'épargnants Guillaume Prache et Jean Berthon, parmi d'autres personnalités.

Le collectif « Dans l’intérêt des adhérents » de l’Afer, réunit des défenseurs des épargnants comme le journaliste Jean-François Filliatre (photo), le fondateur du magazine Mieux Vivre Votre Argent, Jean-Antoine Bouchez, et les représentants d’associations d’épargnants Guillaume Prache et Jean Berthon, parmi d’autres personnalités.

(Merci cher confrère de me donner la parole !

Permettez-moi, pour commencer, d’interroger Monsieur le Président de l’assemblée générale sur une question pratique.

« Monsieur le Président, deux des quatre candidats de notre collectif, absents ce jour, vous ont demandé de lire leur message à l’assemblée générale et les deux autres ont sollicité une rapide intervention pour se présenter. Ces demandes ont-elles été acceptées ? »)

Mesdames et Messieurs,

Je suis ravi que l’Afer ait organisé cette assemblée chez moi, à Bordeaux. Cela va me permettre de dire jaune, mauve ou rose librement sans me faire railler par les parisiens…

Quelques mots pour vous présenter le collectif « Dans l’intérêt des adhérents ». Nous sommes six personnalités à avoir pris cette initiative, dont moi-même : Jean-François Filliatre, ancien directeur de la rédaction du magazine Mieux Vivre Votre Argent.

Au cours des dernières années, nous avons chacun été interpellé par des adhérents pour comprendre un certain nombre de choses au sujet de l’Afer : fort de ces demandes, le collectif s’est créé avec pour ambition : observer l’Afer, son contrat et sa gouvernance, et éventuellement agir.

Notre position est résolument constructive, comme en témoignent nos résolutions référencées de I à S : POUR l’envoi en temps et heure du relevé annuel, POUR plus de transparence sur le taux du fonds en euros, POUR la parité au conseil d’administration, POUR des rémunérations des administrateurs non excessives, etc.

Mais pour observer le mieux possible, mieux vaut être au conseil. Parce qu’entre ce qui s’y dit et ce que l’on communique à l’extérieur, il y a parfois un monde !

La gouvernance de l’Afer est, sur le papier, de très bonne facture. Assemblée générale avec possibilité de vote à distance, comité des sages, comité consultatif d’adhérents. Mais la réalité est moins séduisante.

Pourquoi se préoccuper de la gouvernance ? Ce qui compte, c’est ce que j’ai dans la poche au bout du compte. Ma performance. Raisonnement de court terme ! Sachez-le : la bonne gouvernance, c’est le gage de la performance future.

Une bonne gouvernance, c’est représenter fidèlement la communauté et sa diversité d’opinions, c’est le respect de la parole donnée et des engagements, c’est oeuvrer dans l’intérêt des adhérents.

Je voudrais, Mesdames et Messieurs les adhérents, vous présenter quelques cas pratiques pour juger de la gouvernance dans notre maison commune.

Comme nous proposons à vos suffrages quatre candidats comme administrateurs, il y aura donc 8 candidats pour 4 postes. Le bons sens populaire aurait tendance à dire : « que les meilleurs gagnent ».

La règle du jeu ce soir ne le permettra pas forcément. Dans la Lettre de l’Afer n°98, le conseil d’administration a rejeté nos candidats sous prétexte que les onze postes d’administrateurs étaient déjà pourvus. Je vais vous dire en pratique ce que cela veut dire. Nous allons voter ce soir les résolutions les unes après les autres. Pour les administrateurs, on va commencer par voter pour les candidats présentés par le conseil puis, plus tard, on passera aux autres, si les premiers n’ont pas été élus. Or, à votre avis, qui fixe l’ordre du jour ? Le conseil d’administration ! Le conseil a donc positionné ses candidats en premier pour être sûr d’avoir l’avantage.

Fidèle à mes habitudes de Mieux Vivre Votre Argent, je vais donc être pratico-pratique. Si vous voulez voter pour nos candidats, en approuvant les résolutions O, P, Q et R. Il faudra donc commencer par voter contre les résolutions 14,15, 16 et 17 !

Second cas pratique sur la gouvernance : la résolution n°4 sur le budget 2013 prévoit une dotation de 120 000 € à un fonds de recherche médicale, une dotation déjà payée ! La huitième résolution, elle, nous demande d’entériner la création de ce fonds. Curieuse façon de procéder… N’aurait-il pas été plus logique pour le conseil d’administration, de soumettre dans un premier temps cette idée de fonds pour la recherche à l’assemblée générale avant de l’alimenter ? Là, on a d’abord pris l’argent de l’association, autrement dit le nôtre, on l’a affecté et on nous demande d’acquiescer.

La bonne gouvernance, c’est aussi la rigueur et l’honnêteté.

Permettez-moi, de faire un petit retour en arrière sur l’augmentation des prélèvements sociaux en 2011. Il y avait alors deux problèmes :

1)      sur le paiement des prélèvements sociaux à partir du 1er juillet sur les fonds en euros détenus sur le contrat multi-support

2)      sur la hausse des prélèvements sociaux en octobre.

Voici ce que les conseillers de notre association, toujours prompte à clamer haut et fort qu’elle est contre la rétroactivité de la loi, ont écrit en mai 2012 au ministère des Finances sur l’entrée en vigueur des prélèvements sociaux à compter du 1er juillet 2011 :

Je cite : « Nous souhaitions avoir la confirmation par vos services que la part des produits euros acquises entre le 1er janvier 2011 et le 30 juin 2011 devait bien faire l’objet d’une retenue de prélèvements sociaux ».

Rendez-vous compte, Mesdames et Messieurs les adhérents, nous avons payé à prix d’or un conseil – au passage, notez la forte hausse du montant des honoraires d’avocat et autres conseils dans le budget 2014, – pour dire au Fisc : « Dis moi, mon Trésor, que j’ai bien fait de prendre des impôts pour ton compte sur le dos de mes adhérents ! »

Mesdames et Messieurs, ma liste pourrait se poursuivre encore longtemps mais le temps passe. Je vais donc conclure de façon très pratico-pratique et vous invite à prendre quelques notes si vous le voulez bien. Sur la base d’une analyse objective de toutes les résolutions présentées, notre collectif vote POUR sur tout sauf :

– sur les résolutions H, V et W, concernant Mme Saint-Marc, ainsi que Messieurs Bégon-Lours et Bekerman. Nous ne prenons pas position, car nous ne sommes pas là pour régler les querelles de personnes !

Nous appelons les adhérents à s’abstenir sur les résolutions 5, 7, ainsi que les résolutions F et G.

Nous appelons à voter contre la résolution 2 (sur les règles de révocation des administrateurs, résolution de circonstance comportant de surcroit une erreur – encore une – sur l’article de nos statuts en référence), la 6 (budget 2014 en raison de la flambée des conseils et autres honoraires, sans oublier le niveau de rémunération des administrateurs -en hausse et de surcroît excessif). Pour mémoire, nous avons présenté une résolution sur la limitation de la rémunération : résolution S à soutenir. Contre les 14, 15, 16, 17 (administrateurs présentés par le conseil d’administration) et contre la E (création d’un nouveau contrat).

Permettez-moi, donc de conclure avec quelques chiffres :

Nos recommandations de vote valident les résolutions présentées par les autres acteurs de cette assemblée entre 50 et 60 %, qu’il s’agisse de SOS Principes Afer, de Pierre-Marie Guillon ou de notre conseil d’administration.

Le conseil d’administration, lui, ne recommande presque jamais de voter pour les résolutions d’autres adhérents. La vérité : il est contre les résolutions des autres. A croire que nous sommes des hurluberlus et qu’il détient seul la vérité ! De notre côté, le collectif « Dans l’intérêt des adhérents » s’inscrit bien dans une démarche positive, au dessus des parties !

Mesdames et Messieurs, ce soir, même si nos candidats sont élus, il n’y aura pas de révolution de palais à l’Afer. Je vous l’ai expliqué : notre ambition n’est pas d’être contre, mais d’être une force de projet et de progrès pour l’Afer et ses adhérents. Pour une meilleure gouvernance, pour un contrat plus performant, pour une information honnête.

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