Dans la finance, les bonus incitent souvent à faire passer la déontologie et le respect des règles au second plan pour satisfaire les objectifs de profits : 30% des professionnels de la finance affirment ainsi que leur structure de rémunération ou de bonus les pousse à faire des compromis avec les règles d’éthique ou à enfreindre les lois, selon un sondage réalisé cet été, par le cabinet d’avocats Labaton Sucharov (www.labaton.com ), auprès de 500 financiers à la City et à Wall Street.
De plus, un quart des financiers en Angleterre et aux Etats Unis ont été témoins d’actes répréhensibles sur leur lieu de travail. Ils estiment même ce mal nécessaire: 24% pensent que les professionnels de la finance doivent parfois avoir des activités non éthiques ou illégales pour réussir.
De l’assistance à l’évasion fiscale, au blanchiment en passant par les délits d’initiés et manipulations de marché, comme le scandale du Libor, la généralisation des entorses à la loi et à l’éthique s’explique aussi par l’absence de sanctions. La peur du gendarme fait sourire : seuls 30% des professionnels de la finance croient que la SEC (www.sec.gov), le gendarme de la Bourse américaine et la Serious Fraud Office Britannique (www.sfo.gov.uk) dissuadent, contrôlent et poursuivent réellement les délits.
On aurait tort de croire la France à l’abri de telles dérives : près de 58% des salariés de banque déclaraient devoir faire des choses qu’ils désapprouvent dans leur travail, selon un sondage réalisé par le SNB (lire La Lettre de la Déontologie financière n°2 du 31 janvier 2012). Une réalité confirmée par la condamnation récente des méthodes de management pas très déontologiques des Caisses d’Epargne (lire « Une émulation interdite aux Caisses d’épargne »).