Pour réduire leurs impôts, beaucoup d’épargnants sont prêts à investir dans des placements peu performants, voire carrément mauvais, quand il ne s’agit pas simplement d’arnaques. Les exemples abondent. En dissociant défiscalisation et investissement, on peut avoir des réductions d’impôts plus efficaces avec des placements plus performants sans avantages fiscaux spécifiques.
Philanthropie et défiscalisation
La philanthropie est souvent plus rentable pour réduire ses impôts que les placements défiscalisants.
Bonne nouvelle pour les philanthropes et chasseurs d’avantages fiscaux. Non seulement les dons effectués en 2018 continuent de donner droit à des réductions d’impôt dans les mêmes limites que les années précédentes, mais en plus le fisc fait une fleur aux donateurs. Au lieu d’attendre septembre pour « récupérer » la réduction fiscale générée par leur don, avec le paiement du solde de leur impôt sur le revenu, le fisc remboursera directement aux philanthropes 60% des réductions d’impôts sur leurs dons dès janvier 2019.
Donc 60% de 66% pour les dons à des organismes reconnus d’utilité publique, et 60% de 75% pour les dons à des organismes caritatifs venant en aide aux personnes en difficultés, dans la limite de 531 euros par an.
Alors que 40% des dons aux associations se concentrent sur les trois derniers mois de l’année, selon le syndicat France Générosités regroupant les acteurs du secteur, le remboursement accéléré renforce encore l’attrait de cette défiscalisation en 2018.
Plus efficace qu’un placement défiscalisant
Peu de gens le savent, mais la philanthropie est souvent plus efficace pour réduire ses impôts et faire fructifier ses économiques que la plupart des placements de défiscalisation. De nombreux placements permettent de réduire ses impôts, qu’il s’agisse de Sofica ou de produits de retraite aux rentabilités élusives, comme la Préfon et le Corem. Sans parler des montages Outre-mer causant autant de pertes que de redressements fiscaux.
Pour comprendre l’intérêt de la défiscalisation philanthropique, comparons-la à un investissement en fonds communs de placements dans l’innovation (FCPI) et fonds d’investissement de proximité (FIP) procurant aujourd’hui 18% de réduction d’impôt.
Investir 10 000 euros en FCPI procure 1800 euros de réduction d’impôt. Mais combien récupère-t-on à la fin ? Sur les FCPI et FIP remboursés à ce jour, les souscripteurs ont perdu en moyenne 5,88%, au terme d’une durée moyenne de 9 ans et 8 mois. Ils ont donc récupéré 9 412 euros, en plus de leur réduction d’impôt initiale.
La philanthropie apporte autant de réduction d’impôt en bloquant moins d’argent. On peut avoir 1800 euros de réductions d’impôt en donnant 531 euros à des organismes caritatifs venant en aide aux personnes en difficulté (avec 75% de réduction d’impôt), soit 398 euros d’avantage fiscal, plus 2 125 euros de dons à d’autres organismes d’intérêt général (avec 66% de réduction d’impôt), soit 1 402 euros déduits de son impôt sur le revenu. On peut donc avoir autant de réduction d’impôt avec 2 656 euros de dons qu’en investissant 10 000 euros en FCPI.
Plutôt que d’investir 10 000 euros en placements défiscalisés, on peut gagner plus, au final, en dissociant la défiscalisation et la recherche de performance. Puisqu’on a autant de réduction d’impôt avec 2 656 euros de dons qu’avec 10 000 euros de placements défiscalisés, on peut investir la différence librement, soit 7 344 euros.
Sur huit ans, les fonds d’actions françaises ont gagné en moyenne 56%, et 100% pour les fonds d’actions de petites entreprises, selon la base de données Quantalys, au 23/10/2018. Un investissement de 7 344 euros en fonds d’actions françaises il y a huit ans, vaudrait donc entre 11 450 et 14 688 euros aujourd’hui, soit bien plus que les 9 412 euros récupérés avec les FCPI et FIP..
Même si les performances passées ne présagent pas des résultats futurs, on comprend que des dons procurant 66 à 75% de réduction d’impôt, couplés à des investissements performants, rapportent plus, à long terme, que la plupart des placements de défiscalisation aux scores décevants.
Merci de cette bonne confirmation.
Cordialement
Merci de cette recommandation qui eclaire de l’importance du don et son impact fiscal vs. d’autres produits defiscalisants.
Cependant, qu’en est il si on ne fait le raisonnement sans comparatif avec d’autres produits defiscalisants?
Mettons que je doive solder 20000 euros d’impot.
J’ai 2 options:
– Soit paiement comptant de 20000 euros
– Soit don de 30303 euros
Le differentiel est de 10303 euros.
Si je ne procede pas a une defiscalisation sur de mauvais produits et donc prefere payer comptant, je ne vois pas dans quelle situation le don serait plus rentable.
Merci de vos eclairages par avance.
Frederic
CQFD, payer ses impôts est plus rentable qu’investir dans des placements de défiscalisation et coûte moins cher que faire des dons.
Mais face à l’obsession de réduire leurs impôts, beaucoup d’épargnants font de mauvais choix.