Mots-clés de l'article : immobilier, immo, Insee, budget
Le logement pèse 24,2 % dans le budget des célibataires, contre 13,9% pour les couples et 12,5% pour les familles. (photo © GPouzin)

En fonction de son mode de vie, et surtout de ses revenus, on ne consacre pas la même part de son budget aux mêmes types de dépenses. Une récente étude de l’Insee nous éclaire sur les écarts entre différents types de dépenses selon les niveaux de revenus. Extraits.

Bien que les disparités de structure de consommation selon le niveau de vie s’atténuent au fil des ans, des contrastes persistent entre les ménages les plus aisés et les plus modestes. En 2017, les dépenses de logement sont celles qui différencient le plus nettement les ménages selon leur niveau de vie, devant les dépenses d’alimentation, de transport, de loisirs et culture, et de restauration et hôtels. La part des dépenses de logement, hors remboursements d’emprunts immobiliers, est plus élevée pour les ménages modestes, plus souvent locataires, les familles monoparentales et les personnes seules.

Sur les quarante dernières années, la part des dépenses d’alimentation à domicile converge selon le niveau de vie et la catégorie socioprofessionnelle, tandis que les écarts s’accroissent sur le logement.

Les 20 % des ménages les plus modestes (1ᵉʳ quintile de niveau de vie) consacrent en moyenne 22,1 % de leur consommation aux dépenses de logement, contre 12,2 % pour les 20 % des ménages les plus aisés (5ᵉ quintile). Cette comparaison porte sur les dépenses de logement « Hors impôts, gros travaux, remboursements de prêts et prélèvements effectués par l’employeur, transferts financiers entre ménages ».

À statut d’occupation équivalent, les écarts selon le niveau de vie sont nettement moindres. Parmi les locataires, les 20 % les plus modestes consacrent 29 % de leur consommation au logement contre 27 % parmi les 20 % de ménages les plus aisés, soit un écart de 2 points (lire figure 2 ci-dessous). Pour les ménages propriétaires ou accédants, le logement représente 11 % de la consommation des 20 % les plus modestes, contre 8 % de celle des 20 % les plus aisés, soit un écart de 3 points.

Figure 2 – Structure de consommation des propriétaires* et des locataires selon le niveau de vie en 2017

en %

PropriétairesLocataires
1er quintile (ménages modestes)5e quintile (ménages aisés)Ensemble1er quintile (ménages modestes)5e quintile (ménages aisés)Ensemble
Alimentation (hors alcool)19,915,317,317,210,213,8
Alcool et tabac3,42,32,73,42,33,1
Habillement4,85,14,96,05,45,3
Logement11,38,49,529,327,429,0
Équipement du logement, meubles5,08,16,83,23,93,7
Santé1,91,82,01,51,61,6
Transports17,018,218,011,415,613,3
Communications3,62,12,63,92,03,0
Loisirs et culture8,011,710,16,79,67,9
Enseignement1,80,90,81,40,60,7
Restauration et hôtels5,69,37,54,910,06,5
Biens et services divers (assurances, coiffeurs, etc.)17,716,917,811,111,312,2
  • * Les usufruitiers et logés gratuitement sont classés parmi les propriétaires.
  • Lecture : parmi les propriétaires, les 20 % des ménages les plus modestes (1er quintile de niveau de vie) consacrent en moyenne 19,9 % de leur consommation aux dépenses d’alimentation, contre 15,3 % pour les 20 % des ménages les plus aisés (5e quintile).
  • Champ : ménages ordinaires, France.
  • Source : Insee, enquête Budget de famille 2017.

La part des dépenses de logement diminue avec la taille du ménage

Le logement pèse moins dans le budget quand la taille du ménage augmente. Il constitue ainsi un poste de dépenses très discriminant entre les différents types de ménages, plus lourd pour les personnes seules (24 % de leur consommation en 2017) et les familles monoparentales (20 %), que pour les couples avec enfants (13 % ; figure 3). La part de locataires explique une partie des écarts : ils sont 63 % parmi les familles monoparentales, 51 % parmi les personnes seules et 31 % parmi les couples avec enfants. Vivre ensemble permet également de réaliser des « économies d’échelle » : un couple de locataires dépense en moyenne moins de deux fois ce que dépense une personne seule. Enfin, une personne seule effectue moins de dépenses alimentaires ou vestimentaires que ne le fait une famille (peu d’économie d’échelle sur ces dépenses) ; dès lors elle consacre une part plus importante de son budget à son logement.

En 40 ans, moins d’écarts sur l’alimentation mais davantage sur le logement selon le niveau de vie

Les disparités de structure de consommation selon le niveau de vie s’atténuent au fil des ans. Cependant, les écarts restent marqués entre les ménages les plus aisés et les plus modestes, surtout pour les dépenses de logement.

En 40 ans, en France métropolitaine, la part de l’alimentation dans la consommation des ménages converge selon les différentes catégories de ménages : en 1979, les 20 % des ménages les plus modestes consacraient 35 % de leur budget à l’alimentation et les 20 % les plus aisés 18 %, soit une différence de 17 points. En 2017, l’écart n’est plus que de 4 points.

Les disparités selon les groupes sociaux se sont, au contraire, accentuées pour les dépenses de logement (hors loyers imputés ; encadré) : en 2017, la part qu’y consacrent les cadres est inférieure de 5 points à celle des ouvriers, alors qu’elles étaient équivalentes en 1979. Pour les 20 % des ménages les plus modestes, la part des dépenses de logement est supérieure de 10 points à celle des 20 % les plus aisés, alors qu‘elle l’était de seulement 1,5 point en 1979.

Les ménages cadres et les ménages les plus aisés consacrent toujours une part plus importante de leur consommation aux loisirs et à la culture ainsi qu’à l’hébergement et restauration que les ménages ouvriers et les ménages les moins aisés.

Retrouvez l’étude complète de l’Insee avec davantage de tableaux et infographies ici.

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