Les objectifs contradictoires entre la déontologie due aux clients et les exigences de profits rendent la vie difficile aux salariés du secteur financier, comme nous l’écrivions dans La Lettre de la Déontologie Financière N°1, en commentant le bilan du Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (RNV3p).

Les banques restent vulnérables (photo © GPouzin)

Les banques restent vulnérables (photo © GPouzin)

Une enquête spécifique, réalisée sous le contrôle d’universitaires et d’avocats, par le Syndicat national de la banque et du crédit (SNB / CFE CGC), confirme cette information. Selon les réponses aux 2942 questionnaires exploitables analysés par ces experts, 57,6% des salariés des banques estiment devoir faire dans leur travail des choses qu’ils désapprouvent, et 53,4% considèrent qu’on leur donne des ordres ou des consignes contradictoires. Un grand écart illustré par des objectifs irréalistes, puisque 68% pensent ne pas avoir la maîtrise de l’atteinte des objectifs qui leur sont fixés. Résultat, les employeurs sont aussi mécontents que les clients. Côté hiérarchie, 20,3% des salariés de banque déclarent que « quelqu’un se comporte de façon systématiquement méprisante » envers eux, et 19,6% que « quelqu’un nie systématiquement la qualité de leur travail », ce qui correspondrait à un taux de harcèlement entre deux et trois fois plus élevés que la moyenne nationale, et plus de six fois supérieur à la moyenne européenne, tous secteurs confondus. Côté clientèle, 61,9% des salariés sont confrontés à des tensions avec le public. Pris en sandwich, 43,8% des salariés se disent exposés à des agressions verbales, injures ou menaces ; et 42% déclarent « il m’arrive d’avoir peur pendant mon travail ».

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