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Carmat et ses acolytes prennent-ils les épargnants pour des pigeons, avec leur projet de cœur dont ils ont dissimulé le décès d’un quatrième patient pendant neuf jours, au mépris des obligations d’information boursière ? Deontofi répond. (photo © GPouzin)

Carmat est une sorte de mirage biotechnologique français. Son projet de cœur artificiel est une vitrine d’innovation à la rentabilité évasive, mais sa désinformation a longtemps dopé son cours de Bourse au-delà de ses vraies perspectives, jusqu’à 182,85€ le 9 juin 2011 (selon Alternext), avant sa chute. Deontofi.com revient sur ses dernières bévues.

Que se passe-t-il dans les coulisses obscures de Carmat, la start-up emblématique des biotechnologies françaises, qui rêve d’impressionner le monde avec son cœur artificiel révolutionnaire ? Difficile de le savoir si l’on n’est pas dans les petits secrets des cerveaux de cette affaire, le professeur Alain Carpentier, sommité de la chirurgie cardiaque et caution scientifique de la start-up, son directeur général adjoint, Patrick Coulombier, et le docteur Philippe Pouletty, gérant du fonds Truffle Capital ayant monté la mayonnaise financière de Carmat.

La cacophonie entourant les errements de Carmat en fait un cas d’école ! En résumé, Carmat et ses acolytes cachent la vérité à leurs actionnaires et investisseurs. Rien ne filtre sur la quatrième implantation réalisée en catimini, le 22 décembre 2015, sans l’annoncer, dont le patient est décédé depuis.

Encore plus opaques, quand ce quatrième cobaye décède, trois semaines après l’implantation de son cœur révolutionnaire, ni Carmat, ni Truffle Capital, ni Alain Carpentier, ni Philippe Pouletty ne songent à en informer leurs clients et actionnaires. Difficile, il est vrai, d’annoncer le décès d’un patient dont on a occulté l’existence. A tel point qu’il faut attendre le 21 janvier pour que ce fiasco soit révélé par un scoop de notre confrère La Lettre A, soit neuf jours après le décès de cet infortuné testeur de cœur Carmat.

Si cette bévue de Carmat a retenu l’attention de quelques confrères attentifs, Deontofi.com était alerté de sa dérive boursière dès le 7 décembre 2015. Ce jour-là, nous évoquions avec le journaliste David Jacquot un sujet de saison sur les placements de défiscalisation, dans son émission Ecorama sur Boursorama.com : Peut-on faire confiance aux fonds de PME FCPI pour réduire ses impôts ?

Sans détailler en direct toutes les informations publiées sur Deontofi.com, on rappelait les dérives de ces fonds de PME, belle idée dévoyée par des gérants aux méthodes contestables. On citait le FCPI UFF Innovation 5 (code FR0010188367), géré par Truffle Capital pour l’Union Financière de France (UFF) dans le giron de l’assureur Aviva, incapable de rendre leur argent aux porteurs plus de dix-huit mois après sa dernière limite contractuelle de liquidation (juillet 2014). L’article précisait que Truffle Capital ne pouvait pas vendre les actions Carmat placées dans ce FCPI UFF 5 sans pénaliser leur cours sur Alternext.

Quand un lecteur nous signale la chute de 13% de l’action Carmat, ce même 7 décembre 2015, aucun élément nouveau ne semble l’expliquer. Mais quand le troisième décès est annoncé, deux semaines plus tard, nous examinons avec un autre œil l’étonnant parcours boursier de l’action Carmat avant ce décès.

Après son écroulement consécutif aux révélations de l’émission Envoyé Spécial du 11 septembre 2014 sur la communication outrancière de Carmat et ses souteneurs, le professeur Alain Carpentier et le gérant de Truffle Capital Philippe Pouletty, l’action Carmat se traînait entre 50 et 60 euros depuis des mois sur Alternext, sorte de troisième marché des valeurs bancales. Le nouvel écroulement de 20% de l’action Carmat au cours du mois précédent l’annonce du décès de son troisième patient intrigue alors autant sur ses méthodes que ses perspectives.

L’encéphalogramme de l’action Carmat sur Alternext semblait en sommeil depuis au moins trois mois, quand il enregistra un premier sursaut le mercredi 25 novembre 2015 : près de 25 000 actions Carmat sont vendues ce jour-là sur Alternext au cours de 54€, sans explication particulière, sans que les acheteurs de ces titres puissent imaginer qu’il reste moins d’un mois à vivre au troisième cobaye de leur champion.

Sur Alternext, le marché des actions Carmat retrouve ensuite son calme une douzaine de jours, Carmat cotant encore 53,19€ vendredi 4 décembre, dans un volume ordinaire d’environ 2000 titres échangés.

L’action Carmat ne baisse pas à l’annonce du décès de ses patients, mais avant !

Lundi 7 décembre 2015, le cours de Carmat chute de 13%, à 46,22€ dans un volume de 16 534 titres vendus. Et près de 20 000 actions Carmat supplémentaires sont écoulées sur le marché les deux jours suivants (9953 à 44,25€ le 8/12/2015 et 9831 à 44,29€ le 9/12/2015).

Le mardi suivant, 15 décembre 2015, Carmat plonge à nouveau, dans un volume d’échange inhabituel : 20 154 actions Carmat sont larguées sur Alternext à 39,61€.

Le troisième cobaye de Carmat est-il encore vraiment vivant à cette date ? Ou plus précisément, certains actionnaires sont-ils en mesure d’anticiper que le malheureux ne survivra pas une semaine de plus, même au prix d’un acharnement thérapeutique à la hauteur de l’enjeu ?

Trois jours plus tard, vendredi 18 décembre « dans la matinée », le troisième malheureux patient de Carmat décède, sans que l’action n’enregistre le moindre soubresaut (autour de 3000 actions échangées à 42€, cours et volumes quasi identiques à la veille). Les Français, les actionnaires et les marchés ignorent encore les raisons de la chute boursière de Carmat et le décès de son troisième cobaye.

Il faut attendre mardi 22 décembre pour que Carmat se fende d’un communiqué annonçant son troisième décès, aussitôt présenté comme un obstacle franchi avec succès sur le chemin de la réussite semée d’embuches, en attendant l’implantation d’un quatrième cœur.

A partir de cette date, le rideau de fumée entourant le cœur de Carmat s’épaissit encore. Un quatrième cobaye subit l’implantation du fameux cœur artificiel en catimini, au service de cardiologie de l’hôpital La Salpêtrière, mardi 22 décembre 2015, apprendra-t-on un mois plus tard grâce aux révélations de La Lettre A.

Personne n’en parle et l’information semble entourée du plus grand secret. A tel point que dix jours après cette greffe, le 1er janvier 2016, un portrait du professeur Carpentier diffusé par RFI (Radio France Internationale) et repris sur le site de Truffle Capital, évoque cette quatrième implantation comme un projet qui n’aurait pas eu lieu.

« Une quatrième greffe doit avoir lieu dans les mois à venir avant des essais à grande échelle. Et pour Carmat, qui est cotée en Bourse, le marché peut être énorme. L’entreprise estime que plus de 20 millions de personnes souffrent d’insuffisance cardiaque en Europe et aux États- Unis. Elle compte commercialiser son cœur artificiel 150 000 euros », nous apprend l’extrait sourcé RFI mis en ligne par Truffle Capital, sans plus de commentaire.

Les épargnants inattentifs sont encore mieux servis. Dans la Lettre de l’Innovation de Truffle Capital de décembre 2015, postée aux clients de ses FCPI le 8 janvier 2016, ils lisent que « Carmat avait annoncé le 3 septembre le retour à son domicile du 3ème patient implanté », sans autre mention de son décès ultérieur. Un quiproquo lié au délai d’impression, opportunément oublié lors de son expédition.

L’action Carmat passe ainsi les fêtes au chaud, si l’on peut dire, se maintenant, bon an mal an, entre 39 et 40 euros, dans des volumes endormis jusqu’au décès du quatrième patient, toujours dans le plus grand secret, mardi 12 janvier 2016.

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« Il n’y a pas de cadavre dans cette armoire », illustration par Alice Pouzin.

Trois jours après cette triste nouvelle, alors que ni Carmat ni Truffle Capital n’ont fait part du décès, l’action du fabricant de cœurs bat la chamade, reculant à 37,25€ dans un volume nourri de 6 796 titres échangés vendredi 15 janvier 2016. Un nouveau week-end lourd de silence s’écoule avant la réouverture du marché. Lundi 18 janvier, la débâcle des initiés s’accélère, l’action Carmat plongeant cette fois à 35,10€, dans un volume encore plus étoffé de 11 615 titres échangés, toujours sans explication apparente. Mardi 19 janvier, 10 980 actions sont encore fourguées sur Alternext à 32,21€, puis à nouveau 14 970 actions mercredi 20 janvier, en chute libre à 29,78€ (-41% en deux mois!). Quelques chanceux larguent ainsi plus de 44 000 actions Carmat en quatre jours, refourguées à des pigeons n’ayant aucune information de Carmat, Alain Carpentier, Patrick Coulombier, Truffle Capital ou Philippe Pouletty sur le décès du quatrième cobaye. Même leur mécène BPI France, qui a accordé 33 millions d’euros de financements à Carmat, ne semble pas dans la confidence.

Les conséquences de ce décès sont pourtant fâcheuses, car elles remettent sérieusement en cause l’horizon de commercialisation du fameux cœur de Carmat, sans parler de ses perspectives économiques de plus en plus illusoires.

Pour avoir une autorisation de commercialisation de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), l’organe implanté doit faire l’objet d’une étude clinique dite «de phase 2», qui consiste à suivre l’état de santé de vingt patients auxquels on aura implanté ledit organe pendant six mois. Si chacun de ces vingt patients survit au moins six mois avec son cœur Carmat et que les résultats observés sur leur état de santé sont satisfaisants, le produit obtient le fameux « marquage CE » l’autorisant à le commercialiser.

Le problème est que pour être autorisé à mener cette étude de phase 2, le fabricant doit d’abord réussir les épreuves de la phase 1. Or, cette étude de phase 1 consiste précisément à observer l’état de santé de quatre patients pendant au moins un mois, selon l’article très pédagogique de notre consœur Astrid Gouzic dans L’Usine Nouvelle, ce qui n’est pas le cas du quatrième patient n’ayant survécu que trois semaines après l’implantation de son cœur Carmat.

Sur le fond, ce contretemps confirme malheureusement ce que les experts scientifiques savent depuis longtemps, et dont témoignait le reportage d’Envoyé Spécial en septembre 2014 : Carmat est une belle vitrine technologique mais une chimère économique. Même en vendant son cœur 150 000 euros, ce qui serait déjà très supérieur au prix du cœur artificiel SynCardia le plus implanté au monde, il faudrait que Carmat vende 1000 cœurs pour atteindre un chiffre d’affaires équivalent à sa valorisation boursière actuelle après effondrement (150 millions d’euros le 27/1/2016).

A titre de comparaison, moins de 1500 cœurs artificiels ont été implantés dans le monde entier depuis trente ans, et contrairement aux fadaises dont il berce ses actionnaires, le marché potentiel de Carmat est bien inférieur à celui du modèle le plus vendu, car il est plus gros et implantable sur une population plus restreinte d’hommes plutôt « baraqués », ce qui exclue notamment la plupart des femmes.

Si l’on ajoute le fait que la commercialisation initialement prévue pour 2013 semble reportée aux calendes grecques, il faut saluer la pertinence du conseil boursier formulé par notre confrère Pierre-Louis Germain dans Le Revenu : Vendez Carmat.

Sur la forme, Carmat est par ailleurs en flagrant délit d’entorse aux règles boursières. Le rideau de fumée entretenu par Carmat et ses acolytes au sujet de ce quatrième décès caché est honteux, comme l’explique l’Usine Nouvelle. « D’un point de vue éthique, ce mode de communication soulève un ensemble de questions », a commenté Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale à l’Université Paris Sud. « C’est de la communication industrielle, pas de l’information médicale […] Cela donne l’impression d’une opacité organisée », cite l’Usine Nouvelle.

C’est même de la fraude, ajoute Deontofi.com. Sur ce point, le gendarme boursier avait même fait un rappel extrêmement pédagogique des obligations de communication des sociétés cotées en Bourse, que nous avions relayé en mars 2015.

Premièrement, en vertu de l’article 223-1 du règlement de l’AMF, « l’information donnée au public par l’émetteur doit être exacte, précise et sincère », ce qui est loin d’être le cas du communiqué nocturne de Carmat « laconique » ou de ses réponses « lapidaires » à l’Usine Nouvelle après la révélation de ses cachoteries par La Lettre A.

Deuxièmement, l’article 223-2 du règlement de l’AMF précise que « I. – Tout émetteur doit, dès que possible, porter à la connaissance du public toute information privilégiée définie à l’article 621-1 et qui le concerne directement ». Traduisez : rendre public au plus vite toute « information précise (…) qui si elle était rendue publique, serait susceptible d’avoir une influence sensible sur le cours », comme le décès d’un cobaye planqué pendant neuf jours alors qu’il remet en cause les perspectives de commercialisation et de rentabilité claironnées pour séduire les petits porteurs.

La question n’est plus de savoir si Carmat et ses acolytes ont grillé un feu rouge, mais jusqu’à quand le gendarme boursier fermera les yeux sur ces infractions malheureusement monnaie courante dans le Far West boursier d’Alternext.

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11 commentaires

  1. Guillaume, le

    Il y a une différence dans la taille des marchés.
    Le coeur Syncardia qui a été vendu à un peu plus de 1500 exemplaires est destinés aux patients en attente d’un greffon.

    Faites le rapport entre les qq centaines de patients en attente d’un greffon en France et le nombre de patients qui seraient éligibles pour un coeur carmat

    • Gilles Pouzin, le

      Preuve que la propagande du cerveau de Carmat et gérant de Truffle Capital est encore assez forte pour faire croire au potentiel économique totalement exagéré de cette société, au détriment des investisseurs crédules, victimes de sa communication outrancière.
      Deontofi.com reviendra en temps voulu sur une décision de justice très instructive à ce sujet, déboutant le Dr Philippe Pouletty de ses plaintes en diffamation infondées contre le reportage de nos confrères de France 2 sur les côtés obscures de cette élucubration financière.

  2. Gilles Pouzin, le

    Comme à l’époque d’Eurotunnel ou de quelques autres sociétés porteuses de projets extraordinaires à la rentabilité plus que douteuse, beaucoup d’actionnaires de Carmat sont de véritables fans qui ont envie de croire aux histoires que les financiers leur racontent sur son potentiel économique.
    On les comprend, car il est toujours douloureux d’admettre qu’on s’est fait berner par des espoirs dont on a payé les frais, au profit de ceux qui les entretenaient par leur communication outrancière.
    Malheureusement, cela ne leur rendra pas l’argent englouti dans Carmat et dans les poches de ses promoteurs.
    En attendant, les lecteurs intéressés par l’actualité de l’industrie biotechnologique des coeurs artificiels peuvent découvrir les dernières tendances de ce marché publiées à l’occasion de l’anniversaire du « plus grand établissement de transplantation cardiaque au monde, l’hôpital La Pitié, à Paris, qui fête 30 années de travaux et 249 implantations du cœur artificiel total de SynCardia« 

  3. Daniel, le

    cher Gilles,
    vous écrivez « …à peine 1 400 coeurs artificiels dans le monde en 30 ans… »
    et c’est là que vous vous trompez. [NDLR, ce commentaire a été édité pour respecter la cordialité des forums de Deontofi.com, par ailleurs ce lecteur n’apporte aucune preuve ni source à l’appui de sa contestation du nombre de coeurs implantés dans le monde depuis 30 ans cité ici. Deontofi.com estime donc que cette critique relève d’une opinion du lecteur non étayée par aucun chiffre].

    tous les coeurs vendus étaient des DACM, dispositifs d’aide à la circulation médicalisés. en attente de greffe ultérieure.
    le premier était le jarvic et, dans sa dernière version, nécessitait encore une sacrée valise. il fonctionnait à l’air, avec 2 gros tuyaux qui entre dans le corps, très pratique pour faire de graves infections. les autres? nécessitant des anticoagulants, ils ne font qu’aggraver l’état de patients déjà faibles!

    s’il n’y a pas eu beaucoup de coeurs vendus, c’est que pour l’instant il n’y en a pas eu un seul de valable.

  4. perhouan mik, le

    bonjour,
    je suis un petit actionnaire de Carmat et j’ai pris la décision de porter plainte à l’encontre des responsables de cette société.
    Merci de m’éclairer sur le ou les types de procédure qui sont adaptés
    bien cordialement

    • Gilles Pouzin, le

      Bonjour cher lecteur et merci pour votre témoignage sur Deontofi.com
      Il existe plusieurs voies pour saisir la justice d’une infraction boursière, que nous vous recommandons d’explorer avec l’assistance d’un avocat spécialisé selon l’angle choisi qui peut dépendre aussi de votre propre situation et/ou préjudice au regard des faits reprochés.
      Pour étudier ces possibilités, nous vous invitons à nous transmettre davantage d’informations en toute confidentialité grâce à notre Formulaire de signalement d’alerte ici.
      Une chose à savoir : depuis une décision du Conseil constitutionnel du 18 mars 2015 sur le principe « non bis in idem » (interdiction des doubles condamnations), les auteurs d’infractions boursières bénéficient d’une impunité pénale concernant les délits boursiers pour lesquels ils ont été sanctionnés par l’Autorité des marchés financiers.
      Si vous recherchez une condamnation pénale des coupables dans cette affaire, vous avez donc intérêt à agir rapidement avant que le gendarme boursier n’engage une action contre eux. Mais comme l’AMF ne semble pas très pressée de poursuivre les magouilles des gérants de FCPI sur les valeurs d’Alternext, ce délai vous permet d’explorer sereinement les autres voies judiciaires à votre disposition.
      En espérant que cette réponse vous aura été utile, merci de partager les articles de Deontofi.com avec vos contacts et réseaux sociaux.

    • Daniel, le

      Vous trouviez cette société sexy? parce que c’est de cette façon que vous jouez en bourse?
      de plus, cet article, qui n’est pas si mauvais, commet une faute de calcul ENORME !!!
      en effet, depuis quand le chiffre d’affaire est égal à la capitalisation boursière? ça c’est de l’inédit !!
      « il faudrait que Carmat vende 1000 cœurs pour atteindre un chiffre d’affaires équivalent à sa valorisation boursière actuelle après effondrement (150 millions d’euros le 27/1/2016). »

      ah bon? comme on ne peut pas calculer d’après le PER, suffit de voir le quotient entre valo et CA du secteur. il est de près de 3.5. 3.5 x le CA = valo. donc avec 150M de valo, cela fait 150M/3.5 = 42.8M d’€ de CA /150.000€ de le coeur = 285 coeurs. au lieu des 1000 de deontofi. 285 coeurs? c’est tout juste bon pour ce qu’il faut en France

      sur ce point deontofi a tord! c’est unre évidence. même sanofi a une valo = à plus de 3 x le CA.

      mais bon hein, cela n’explique pas le délit d’initié qui a certainement eu lieu.
      faut dire que les essais en hôpital sont très difficiles à rester secret. ce n’est pas les résultats d’une étude de médicament effectuée sur 500 patients.

      les 4 patients étaient mourants. total? 21 mois de survie, ce qui fait plus de 5 mois de survie de moyenne, pour des patients qui n’avaient pas 1 mois de survie. les 2 premiers sont morts à cause de la prothèse qui a été modifiée. les 2 suivants sont morts à cause de leur état.

      pas de vente de kepler avant baisse, pas de vente des principaux actionnaires. c’est déjà ça. 50.000 actions? oui, vu la moyenne de 2.000 actions échangées par jour, cela fait beaucoup. mais au total, c’est tout de même pas grand chose. faut juste mettre bon ordre à tout ça.

      je trouve cet article moyen, partisan, à charge contre carmat. si on peut reprocher quelque chose, c’est le manque de transparence. et rien d’autre. et certainement pas d’être une chimère. le professeur Carpentier? les français n’y ont pas cru. Edwards oui! résultat? plus de 60% des valves sont des Carpentier/edwards.

      il faut en finir de cogner sur le savoir faire de nos PME dont les meilleures sont « piquées » par les américains.
      merci

      • Gilles Pouzin, le

        Bonjour et merci cher lecteur pour l’intérêt que vous portez à Deontofi.com et pour ce commentaire détaillé (édité sur la forme afin de conserver le caractère cordial des échanges dans les forums de Deontofi.com).

        Vous évoquez de nombreux points faisant débat dans le détail desquels nous reviendrons ultérieurement.
        Permettez-moi seulement de rectifier une erreur d’interprétation dans la lecture de cet article.

        A aucun moment il n’est indiqué qu’une société (comme Carmat ou une autre) devrait valoir une fois son chiffre d’affaires annuel. En ce qui concerne Carmat ça n’aurait d’ailleurs pas plus de sens que sa valorisation actuelle.

        Il s’agit d’attirer l’attention du public sur le décalage entre les espoirs de Carmat et sa réalité.

        Si Carmat parvient à vendre ses coeurs à 150 000 euros (quand ils seront commercialisables à un horizon inconnu), il devra en vendre 1000 pour encaisser 150 millions de chiffre d’affaires. Sachant qu’il s’est vendu en tout et pour tout à peine 1 400 coeurs artificiels dans le monde en 30 ans (dont 300 et quelques en France, soit environ une dizaine par an), il semble très improbable que le chiffre d’affaires annuel futur hypothétique de cette start-up lui permette un jour d’atteindre une rentabilité économique en rapport avec sa valorisation actuelle (ou plus précisément avant son sauvetage par l’Etat annoncé le 26 février 2015).

        Evoquer la surévaluation de Carmat au regard de ses perspectives de chiffre d’affaires illusoire n’est pas une « faute de calcul énorme », mais un choix éditorial.

        Pour ce qui concerne l’angle critique de cet article, il est fidèle à la ligne éditoriale de Deontofi.com consistant à parler des problèmes que les dirigeants préfèreraient occulter, sachant que les lecteurs qui le souhaitent n’auront aucun mal à retrouver par ailleurs la bonne parole positive de ces mêmes dirigeants.

        En espérant que cette réponse vous aura été utile, merci de votre fidélité et bonne lecture sur Deontofi.com

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